L'opposition officielle à l'hôtel de ville de Montréal exige que la mairesse de l'arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc Extension, Giuliana Fumagalli, se retire de ses fonctions pour permettre de faire la lumière sur les allégations de harcèlement qui pèsent contre elle.

«C'est une situation troublante, inédite à la Ville de Montréal», a affirmé le chef de l'opposition Lionel Perez qui s'est dit préoccupé. M. Perez réagissait à la décision de la mairesse Valérie Plante, annoncée plus tôt, de forcer sa collègue élue sous la bannière du parti Projet Montréal en novembre dernier, de travailler jusqu'à nouvel ordre à la maison. La situation doit permettre de mener un processus de médiation entre Mme Fumagalli et la personne qui a porté plainte contre elle.

M. Perez craint que le harcèlement puisse se poursuivre si Mme Fumagalli continue de travailler car cela implique de prendre contact (courriel, texto ou téléphone) avec des personnes. De plus, il estime que bien que louable, la médiation ne peut s'appliquer dans la situation actuelle. Ce serait plutôt les dispositions du Code d'éthique et de conduite des membres du conseil de la ville et des conseils d'arrondissement qui devraient être appliqués et conduire à une enquête de la Commission municipale du Québec (CMQ).

Ainsi, M. Perez demande que Mme Fumagalli qui son poste de façon temporaire, et que le maire suppléant prenne la relève dans l'arrondissement. «On ne peut pas être une mairesse à temps partiel à la maison», a-t-il soutenu. 

Quelques heures plus tôt, Valérie Plante a confirmé que Mme Fumagalli était visée par des allégations de harcèlement. C'est jeudi dernier que son cabinet ainsi que Projet Montréal ont été mis au courant de la situation.

«On prend ces allégations-là très au sérieux. C'est pour ça qu'on a tout de suite rencontré Mme Fumagalli et son cabinet. Il a été décidé qu'elle travaillerait de la maison le temps que le processus suive son cours», a indiqué Mme Plante.

«On souhaite à tout prix que les relations de travail soient harmonieuses et respectueuses. C'est le message que j'ai tant pour les élus que la fonction publique montréalaise», a-t-elle ajouté.

Depuis l'élection en novembre dernier, les deux premiers chefs de cabinet de Mme Fumagalli ont quitté leurs fonctions rapidement, de même qu'un attaché politique. Joint au bureau, l'actuel chef de cabinet Jérémie Watters a refusé d'émettre quelque commentaire que ce soit, référant La Presse à la direction des communications de la mairesse Plante.

Du côté administratif, tout fonctionne normalement, affirme-t-on au service des communications. La mairesse Plante a précisé que des ressources supplémentaires avaient été ajoutées afin qu'il n'y ait pas d'effets négatifs pour les citoyens.