Le nombre d'automobilistes mis à l'amende pour s'être garés dans une voie réservée au transport en commun a augmenté de 11 % en 2017. Mais estimant que les contraventions ne suffisent pas, un élu montréalais appelle le SPVM à adopter la ligne dure en multipliant les remorquages afin de libérer le chemin aux autobus.

Les agents de stationnements de Montréal ont émis 6494 constats à des automobilistes garés dans une voie réservée en 2017, soit bien davantage que 5820 constats distribués l'année précédente. Le SPVM explique cette hausse de 11 % en disant avoir fait de la lutte à cette infraction une priorité en raison de son impact sur la fluidité de la circulation, particulièrement en période de pointe.

Bien que des affiches préviennent les automobilistes se stationnant dans les voies réservées qu'ils risquent d'être remorqués, le SPVM reconnaît rarement le faire. Le corps policier estime que mener de telles opérations aux heures de pointe pourrait alourdir inutilement la congestion.

« Pour faire remorquer la voiture, nous devons communiquer avec la remorque et attendre qu'elle arrive. Au final, lorsque la remorque arrive, il arrive fréquemment que le véhicule en infraction ait déjà quitté. Comme cela causera encore plus de congestion, c'est alors souvent à l'étape du constat que l'opération s'arrête », explique Sandrine Lapointe, du service des communications du SPVM.

Mais voilà, bien que les amendes de 149 $ puissent paraître salées, « les contraventions ne sont pas efficaces. Ça fait entrer plus de revenus pour la Ville, mais ça n'améliore pas la fluidité », déplore le conseiller municipal Marvin Rotrand.

L'élu estime que la Ville devrait s'inspirer de ses propres opérations de déneigement durant l'hiver où des remorqueuses sillonnent les rues afin de déplacer les voitures ralentissant les opérations de déneigement. « Quelques personnes vont se faire remorquer au début, mais le message va passer », estime Marvin Rotrand.

Le conseiller de Snowdon juge inadmissible que des affiches indiquent que les voitures stationnées dans les voies réservées risquent d'être remorquées alors qu'il n'en est rien. L'élu dit avoir observé la chose la semaine dernière alors qu'il se trouvait sur la rue Sherbrooke. Six voitures étaient garées, empêchant les autobus d'y circuler. Un policier a remis une contravention sur chacun des pare-brise, mais a ensuite poursuivi son chemin. Les autobus ne pouvaient pas plus emprunter la voie.

Marvin Rotrand cite en exemple une ville de Séoul en Corée du Sud qui dispose d'un imposant réseau de caméras pour surveiller ses voies réservées. Lorsqu'une voiture s'y gare, les responsables peuvent demander aux automobilistes de se déplacer grâce à un réseau de haut-parleurs, faute de quoi ils sont remorqués. Sans aller jusque-là, le conseiller montréalais estime que le SPVM doit en faire davantage.

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Nombre de contraventions pour voiture garée dans une voie réservée

2014: 5667 contraventions

2015: 5799 contraventions

2016: 5820 contraventions

2017: 6494 contraventions