Tapis rouges, foules dansantes, feux de joie et célébrations dans les rues. C'est ainsi que la communauté hassidique Belz de Montréal a souligné au cours des derniers jours la rare visite de son chef spirituel.

Le séjour du rabbin Yissachar Dov Rokeach s'est amorcé avec une cérémonie d'accueil, mardi, et s'est conclu dans la nuit de samedi à dimanche avec une importante procession en l'honneur de sa visite - la première en deux décennies.

Celui qui dirige les Belz depuis 1966 s'est vu réserver un traitement de vedette toute la semaine, attirant d'immenses foules qui espéraient l'apercevoir.

Le rabbin est reconnu pour avoir aidé l'organisation à se remettre sur pied après l'Holocauste, notamment par l'établissement de communautés au Canada et aux États-Unis.

Aujourd'hui âgé de 70 ans et en mauvaise santé, il quitte rarement Israël, explique Chezky Reiss.

M. Reiss rapporte que des milliers de croyants résidant à l'extérieur de Montréal ont fait la route pour se joindre aux célébrations de mercredi et jeudi, à l'occasion de la fête juive de Lag Ba'omer qui commémore la révélation de la kabbale, au coeur de la mystique juive.

«C'est historique, c'est très émouvant, c'est le moment que nous avons tant attendu», lance-t-il, emballé par le passage du rabbin Yissachar Dov Rokeach.

Les racines de cette dynastie hassidique remontent à l'Europe de l'Est. On dénombre aujourd'hui entre 2000 et 3000 Belz à Montréal.

Le quartier d'Outremont a déjà été le théâtre de tensions entre cette communauté ultra-orthodoxe et ses voisins non juifs.

Pas plus tard qu'en mars dernier, une poignée de citoyens ont arboré des carrés jaunes lors d'une séance du conseil municipal pour dénoncer l'affluence des autobus scolaires utilisés par les hassidiques.

Le symbole des carrés jaunes a suscité la controverse, puisqu'il rappelle l'étoile de David que devaient porter les juifs sous le régime nazi.

Cette fois, les organisateurs ont tenté de minimiser le bruit et de ne pas perturber le trafic pour éviter toute friction, rapporte M. Reiss.

Bien qu'il ait reçu quelques «vilaines lettres», il dit que leurs voisins ont montré leur soutien et se sont même parfois joints aux foules pour apercevoir le rabbin.

«La plupart des tensions viennent de gens qui ne comprennent pas ce qui se passe», déplore-t-il.

WIKICOMMONS

Yissachar Dov Rokeach