L'ex-agente du SPVM Stéfanie Trudeau, alias Matricule 728, est déclarée inhabile à exercer les fonctions de policière pour une période de dix mois par le Comité de déontologie policière pour l'arrestation musclée d'un citoyen pendant le printemps érable. Le plaignant, Julian Menezes, s'était notamment frappé la tête dans le véhicule de patrouille de l'agente Trudeau en raison de sa conduite «brusque et erratique».

Une intervention de routine de l'agente Trudeau et de son coéquipier Constantinos Samaras - suspendu deux jours pour cette affaire - dégénère le 20 mai 2012. Au retour d'un mariage, Julian Menezes et deux amies sont témoins d'une intervention des deux policiers à l'endroit d'un cycliste sur la rue de la Roche. Le plaignant insiste pour rester sur les lieux, malgré les ordres de la policière.

L'agente Trudeau évoque le «carré rouge» du cycliste et vocifère contre M. Menezes. Elle l'agrippe, puis le pousse contre la voiture de patrouille pour ensuite le projeter au sol pour le menotter. Pour la «gratuité» de ses gestes, Stéfanie Trudeau s'est vu imposer une période d'inhabileté de cinq mois pour ce chef par le Comité de déontologie policière.

Le jeune homme monte dans le véhicule de patrouille qui part en trombe. Selon le plaignant, Stéfanie Trudeau le menace de le «reconduire au bout de l'île de Montréal et de le laisser au milieu de nulle part». Elle accélère et freine subitement. Il ne porte pas sa ceinture de sécurité et ses mains sont menottées par-derrière. Il se frappe la tête sur la séparation de plexiglas de la voiture de patrouille.  

«En conduisant comme elle l'a fait, l'agente Trudeau a fait fi de toutes les règles les plus élémentaires de prudence à l'égard de M. Menezes», indique le comité dans sa décision du 23 avril, rendue publique ce lundi.

Le Comité impose une période d'inhabileté supplémentaire de quatre mois à l'ex-policière du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour son manque de respect. Au procès, l'agente Trudeau a admis avoir dit, en anglais, au plaignant qu'un «petit gars comme toi va être enculé en prison». Selon Julian Menezes, Stéfanie Trudeau l'a également traité de «fucking Indian» pendant l'intervention, puisqu'elle ne croyait pas qu'il était d'origine portugaise, comme il l'affirmait.

L'ex-policière avait été reconnue coupable de cinq infractions déontologiques l'automne dernier.

Photo Simon Giroux, archives La Presse

Le plaignant, Julian Menezes