À moins d'un revirement de dernière minute, plus de 6500 élèves qui fréquentent des écoles de cinq commissions scolaires de la grande région de Montréal seront touchés par une grève générale illimitée de transporteurs scolaires à compter de lundi matin.

Les transporteurs touchés seraient Autobus Rive-Sud division Sainte-Julie et Autobus Rive-Sud division Longueuil, qui desservent en partie les commissions scolaires Marie-Victorin et des Patriotes, sur la Rive-Sud de Montréal, en plus du transport adapté de la Commission scolaire de Montréal.

Il en est de même chez Autobus Lucien Bissonnette, qui dessert en partie les commissions scolaires des Trois-Lacs, dans la région de Vaudreuil-Dorion, et Lester B. Pearson, dans l'ouest de l'île de Montréal.

Cette possible grève, votée par des chauffeurs d'autobus d'écoliers membres du syndicat des Teamsters, affilié à la FTQ, avait déjà été reportée des 9 et 10 avril au lundi 23 avril, afin de donner une dernière chance à la négociation.

Vendredi, le syndicat des Teamsters ne pouvait encore dire avec certitude si la grève générale illimitée sera bel et bien déclenchée comme prévu, lundi matin.

Les dernières offres patronales doivent en effet être présentées aux membres concernés, samedi et dimanche. Ce sont donc eux qui décideront, ultimement, du maintien du mot d'ordre de grève lundi.

«Les rencontres avec les travailleurs n'ont pas eu lieu; les assemblées syndicales n'ont pas été tenues encore; ça va être ce week-end, samedi et dimanche. Et c'est à ce moment-là qu'on va être en mesure d'informer la population s'il y a effectivement une grève qui est déclenchée», a résumé au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne Stéphane Lacroix, directeur des communications et des affaires publiques au syndicat des Teamsters.

Une éventuelle grève du transport scolaire n'affecterait pas la tenue des classes.

D'autres bientôt?

Un autre contingent de plus de 5000 élèves, cette fois en Outaouais, pourrait s'ajouter à compter du lundi suivant, le 30 avril. Ce sont les chauffeurs d'Autobus Campeau, qui desservent les commissions scolaires des Draveurs et des Portages-de-l'Outaouais, aussi syndiqués chez les Teamsters, qui ont déjà annoncé qu'ils amorceraient une grève générale illimitée à compter de cette date.

Dans tous les cas, la rémunération est au coeur du litige. Les chauffeurs d'autobus d'écoliers gagnent entre 20 000 $ et 25 000 $ par année, parfois moins. Et ils travaillent selon un horaire brisé, matin et en fin d'après-midi.

Les syndicats affirment que le fond du problème vient du fait que le ministère de l'Éducation n'octroie pas suffisamment d'argent aux commissions scolaires pour qu'elles signent des contrats satisfaisants avec leurs transporteurs privés. Ils demandent une enveloppe fermée et dédiée à cette fin.

Rencontre au sommet

Une rencontre a d'ailleurs eu lieu au sommet, plus tôt cette semaine, entre le ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx, la FTQ, le syndicat des Teamsters, la CSN et la Fédération des transporteurs par autobus - l'association qui regroupe la majorité des employeurs dans ce domaine.

«Nous jugions cette rencontre urgente, car la situation est grave. Les problèmes d'attraction et de rétention sont criants et les conditions de travail ne cessent de se détériorer», a déploré le président de la FTQ, Daniel Boyer. Il invite le gouvernement à «régler la situation une fois pour toutes» s'il reconnaît vraiment que le rôle des chauffeurs d'autobus d'écoliers est important.

Aussi, d'autres syndicats, affiliés à la CSN, consultent présentement leurs membres sur un éventuel mandat de grève.