Registre des morsures. Stérilisation et micropuçage de tous les chiens. Mais non à l'interdiction des pitbulls. L'administration Plante formule plusieurs recommandations au gouvernement pour la gestion des chiens dangereux.

La Ville de Montréal a renoncé à témoigner devant la commission parlementaire étudiant un projet de loi qui devait interdire les pitbulls, disant être accaparée par la réécriture du règlement sur les chiens dangereux. La métropole soumettra néanmoins un mémoire, que l'administration Plante a dévoilé ce matin à l'hôtel de ville.

La mairesse Valérie Plante a fait savoir qu'elle soumettait « l'idée d'avoir un registre national des morsures pour assurer la sécurité de tous les Montréalais, mais aussi les Québécois, où qu'ils se trouvent ».

Montréal réclame aussi de rendre la stérilisation et le micropuçage de tous les chiens obligatoires. La stérilisation permettrait d'éviter de voir les propriétaires mélanger des races de chiens et créer une sorte dangereuse et limiter la reproduction dans des mauvaises conditions, propices à générer des chiens dangereux.

Projet Montréal souhaite que seuls des éleveurs détenant des autorisations puissent faire de la reproduction. Seuls les éleveurs et refuges devraient également être autorisés à faire le commerce de chiens, plaide l'administration Plante.

Parmi ses 10 recommandations, Montréal se positionne clairement contre toute interdiction d'une race de chiens, notamment des pitbulls. 

Rappelons que Projet Montréal a levé les interdits qui touchaient les pitbulls depuis l'adoption d'un règlement sur les chiens dangereux par Denis Coderre. Après une brève consultation, l'administration Plante est à écrire un nouveau règlement qui devrait entrer en vigueur cet été.

Valérie Plante a insisté pour dire que son administration privilégiait une « approche globale de la gestion qui mise sur le comportement des propriétaires plutôt que cibler une sorte de chiens, ce qui crée un faux sentiment de sécurité ».

Le débat sur les chiens dangereux a été relancé en juin 2016 après la mort de Christiane Vadnais, tuée par le pitbull d'un voisin qui l'avait attaquée dans sa cour.

Les SPCA se disent ni « pro » ni « anti » pitbulls 


De passage à Québec dans le cadre des auditions publiques de la commission parlementaire chargée d'étudier le projet de loi 128 encadrant les chiens, l'Association québécoise des SPA et des SPCA s'est dit « ni pro pitbulls, ni anti pitbulls, mais contre les chiens dangereux ». Elle a toutefois du même souffle indiqué son opposition à ce que le gouvernement interdise les pitbulls de la province.

« Vous devez mettre en place des mesures qui vont vraiment améliorer la sécurité des gens et non leur sentiment de sécurité. C'est la crainte que nous avons : que le gouvernement, en ciblant des races, fasse fausse route et perde de la crédibilité et la confiance de ses citoyens en implantant des mesures qui n'adressent pas la cause réelle, soit la dangerosité des animaux », a affirmé France Dubois, directrice générale de la SPCA de l'Outaouais, présente au parlement au nom de l'Association.


Dans son témoignage, Mme Dubois a vanté la réglementation mise en place à Laval, alors que le maire de cette ville était de passage en commission hier. 


« Je crois sincèrement que c'est la bonne avenue », a-t-elle plaidé, souhaitant que Québec mette en place des mesures concrètes comme l'obligation de tenir les chiens en laisse, de les stériliser et qu'il y ait plus d'éducation sur les comportements canins auprès de la population. 

- Avec Hugo Pilon-Larose, La Presse