«La Ville de Montréal n'a jamais réussi à imposer dans les arrondissements des façons de faire et une rigueur. Et elle risque de moins réussir que jamais sous l'administration actuelle», croit la professeure de l'UQAM Danielle Pilette, spécialiste des affaires municipales.

Mme Pilette a réagi à la sortie du rapport du Bureau de l'inspecteur général (BIG) relativement à un entrepreneur qui a facturé la métropole pour des déchets collectés dans des villes de la banlieue, au sud de Montréal. «La faiblesse de la Ville de Montréal se trouve dans les arrondissements. Il y a très peu de contrôle qui s'effectue», a-t-elle indiqué. 

Selon la professeure Pilette, le parti-pris favorable à la vie locale de l'administration de la mairesse Valérie Plante - position de son parti Projet Montréal - est valable pour tous les arrondissements mais comporte un problème : ne pas être centralisateur ne devrait pas signifier que l'on veuille «perpétuer les cultures locales même déviantes», croit Mme Pilette.  

Le rapport du BIG constate un manque de rigueur dans l'application des mesures de contrôle. Danielle Pilette ajoute que le problème concerne plus largement les responsabilités du contrôleur général ainsi que du vérificateur général de la Ville qui manquent de ressources. «Ils s'intéressent beaucoup aux services centraux mais beaucoup moins où il y a vraiment du danger, c'est-à-dire dans les arrondissements. [...] Et le contrôleur général me semble toujours embourbé dans des affaires qui concernent des dénonciations de personnes», dit constater Mme Pilette.