L'administration Plante élargit la zone dans laquelle les véhicules en libre-service (VLS) peuvent opérer. Elle abolit au passage plusieurs règles instaurées sous Denis Coderre pour forcer les opérateurs à déployer uniquement des voitures électriques.

La mairesse Valérie Plante a annoncé ce matin qu'elle s'apprête à modifier le règlement encadrant les VLS. Les vignettes permettant à ces véhicules de se garer dans les zones normalement réservées aux résidants locaux, mieux connues comme les 403, seront valides dans 10 arrondissements, plutôt que quatre. Les opérateurs pourront ainsi étendre leur offre à Ahuntsic, Outremont, Verdun et les quartiers résidentiels Ville-Marie. 

«On peut dire maintenant que les VLS sont permis du fleuve Saint-Laurent à la Rivière-des-Prairies», s'est félicité Valérie Plante.

En raison du peu d'espaces dans le quartier des affaires, seuls les véhicules électriques pourront continuer de s'y garer, comme c'est actuellement le cas. L'administration dit chercher une solution pour permettre aux usagers de VLS de laisser leur voiture devant les parcomètres. Plutôt que facturer les opérateurs à chaque utilisation, Montréal veut trouver comment faciliter la facturation et le paiement. 

L'administration abandonne l'ambition de l'ex-maire Coderre qui voulait imposer les voitures électriques aux opérateurs. 

«C'est certain que la voiture électrique, c'est ce qui est idéal, mais rappelons que chaque VLS remplace de 7 à 11 véhicules, alors il ne faut pas les mettre en opposition», a dit Valérie Plante. 

Mais pour encourager malgré tout les opérateurs à miser sur l'électrique, Montréal modulera les tarifs de vignettes pour encourager l'électrification de la flotte.

L'industrie soulagée

Les changements annoncés par l'administration Plante ont été très bien reçus par l'industrie, qui s'était opposée aux plans de l'ancien maire Coderre. «Ça change tout. On a enfin un partenaire qui comprend que la ville du futur doit encourager le transport multimodal. C'est impossible d'avoir une ville dense et que chaque personne prenne sa voiture. En même temps, on a parfois besoin d'une voiture pour certains trajets et l'autopartage vient combler ce vide», a réagi Jérémi Lavoie, directeur de Car2Go Montréal.

«C'est un grand soulagement», a dit pour sa part Benoît Robert, PDG de Communauto, l'autre important opérateur sur l'île. Selon lui, les modifications apportées permettront d'améliorer l'offre pour les utilisateurs.

Les opérateurs sont particulièrement satisfaits de voir la Ville abandonner le plan de l'administration Coderre de forcer les opérateurs d'autopartage d'aligner uniquement des véhicules électriques dans leur flotte. «On est pour la voiture électrique, mais pas de n'importe quelle façon. Nous forcer à mettre trop de voitures électriques trop vite, ça ne vient que nuire», dit M. Robert.

Plusieurs facteurs pèsent sur la rentabilité des véhicules électriques, à commencer par leur coût élevé d'achat et leur faible autonomie. Ensuite, les opérateurs devaient embaucher du personnel pour apporter les véhicules aux bornes de recharges. «Le modèle économique n'est pas encore tout à fait mûr», a résumé M. Robert.

Jérémi Lavoie voit d'un meilleur oeil la proposition de Projet Montréal d'offrir des vignettes à coût moindre pour les VLS électriques.  «On a finalement un plan qui a un grand potentiel de succès», estime-t-il.

Le marché de l'autopartage connaît une forte progression. En 3 ans, Communauto est passée de 30 voitures à 1000 à Montréal. Car2Go se targue pour sa part de compter 60 000 membres sur l'île.

Arrondissements où les vignettes de VLS seront valides

• Ahuntsic-Cartierville

• Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce

• Sud-Ouest

• Plateau-Mont-Royal

• Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

• Outremont

• Rosemont-La Petite-Patrie

• Verdun

• Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension

• Ville-Marie