Des occupants d'un immeuble en copropriété qui donne sur le fleuve à Montréal se plaignent du bruit constant des génératrices qui alimentent un navire de guerre américain coincé au Canada par les glaces depuis décembre.

La frégate de défense côtière USS Little Rock est amarrée dans le bassin Bickerdike, près d'Habitat 67, depuis la fermeture de la Voie maritime du Saint-Laurent.

L'éditeur Alain Stanké, résidant du secteur, soutient que le «bruit détestable» des génératrices s'apparente au grondement du moteur d'un gros camion qui filerait à vive allure - mais de façon continue, jour et nuit. Les tentatives du Port de Montréal pour étouffer le son des génératrices n'ont pas été concluantes, selon lui.

M. Stanké se demande pourquoi on ne déplace tout simplement pas la frégate quelques centaines de mètres plus loin, jusqu'au départ du navire au printemps.

La porte-parole du Port de Montréal, Mélanie Nadeau, indique que l'emplacement occupé par la frégate depuis le 19 janvier a été choisi pour des raisons de sécurité - le courant y est moins important.

Mme Nadeau assure que le Port et les responsables de la frégate ont déployé certaines mesures d'atténuation, et que d'autres solutions sont envisagées. L'intensité de l'éclairage à bord a été baissée et des ajustements ont été apportés en février à l'écran antibruit installé autour des génératrices, écrit-elle dans un courriel.

Le USS Little Rock est coincé à Montréal depuis le 24 décembre, quelques semaines seulement après sa mise en service à Buffalo, dans les Grands Lacs. La frégate d'une valeur de 440 millions US empruntait la Voie maritime du Saint-Laurent pour gagner la Floride lorsque la glace du fleuve a stoppé son périple.

Les marins américains ont poursuivi tout de même leur entraînement - et ont même fait du bénévolat auprès d'une banque alimentaire du secteur.

C'est la Garde côtière canadienne qui sera responsable du départ en toute sécurité de la frégate américaine, vraisemblablement dans quelques semaines, a indiqué Mme Nadeau.