Malgré une vive opposition de la police, des élus de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal et d'un groupe de voisins, le nouveau propriétaire du bar Muzique, boulevard Saint-Laurent, vient de gagner le droit de continuer à exploiter son établissement, en démontrant que celui-ci n'était plus la « poudrière » qu'avaient décrite ses détracteurs.

Depuis 2014, le conseiller municipal Alex Norris, au nom des élus du Plateau, demandait à la Régie des alcools de révoquer le permis du bar. La police de Montréal avait aussi fait part de ses préoccupations quant à la sécurité des citoyens et des voisins étaient venus témoigner à la Régie des nombreuses atteintes à la tranquillité publique qu'ils attribuaient à l'établissement.

La liste des griefs était longue : présence répétée de membres du crime organisé, qu'ils soient affiliés aux gangs de rue, à la mafia ou aux motards, bagarres, actes de violence, bruit excessif.

Un policier du SPVM, l'agent-enquêteur Hugo Dumas, avait décrit l'endroit comme une poudrière dans son témoignage.

SÉCURITÉ AUGMENTÉE

Faisant déjà face à une baisse de clientèle en raison de la publicité négative, les anciens propriétaires du bar ont dû déclarer faillite en 2017 à cause de dettes fiscales importantes. Le gérant du Muzique, Ale Guisse, a alors racheté l'entreprise et tenté de démontrer qu'il pouvait l'exploiter sans problèmes.

Il a notamment décrit à la Régie comment la sécurité avait été augmentée, tant à l'intérieur qu'autour du bar. Les problèmes liés à la fréquentation de membres du crime organisé semblent par ailleurs s'être résorbés.

Le SPVM s'est tout de même opposé à cet arrangement, estimant que les anciens propriétaires demeuraient impliqués dans le projet, à titre d'employés ou de consultants, mais la Régie des alcools s'est montrée satisfaite par la démonstration de M. Guisse et la mise en place de mesures jugées « efficaces ».

Dans sa décision, la Régie autorise donc la transmission officielle des permis de l'établissement. Elle a toutefois refusé son projet d'agrandissement de terrasse, par crainte des conséquences pour le voisinage.

Le conseiller Alex Norris a pris acte de la décision lorsque La Presse l'a joint la semaine dernière. « Je suis content au moins d'avoir fait le maximum pour défendre les citoyens. C'était mon rôle de conseiller municipal. Maintenant, on va rester vigilants », a-t-il déclaré.