Après avoir arpenté les tunnels souterrains de Montréal pendant plus de 50 ans, certaines des vieilles voitures du métro vont embrasser de nouvelles vocations cet été. Deux entrepreneurs ont annoncé mercredi que les voitures seraient transformées en galeries d'art, restaurants et boutiques éphémères.

Quatre premières voitures vont être intégrées à un nouvel espace public qui servira de projet pilote, de mai à septembre, ont dévoilé les frères Frédéric et Étienne Morin-Bordeleau en conférence de presse.

Les voitures emblématiques blanches et bleues vont accueillir le public près du canal Lachine, dans un nouveau lieu où auront lieu des spectacles, des conférences et des événements populaires.

Cette initiative est la première étape d'un projet plus grand d'espace communautaire permanent qui comprend la transformation de huit anciennes voitures du métro de Montréal. Les véhicules doivent être assemblés dans une structure à paliers multiples qui servira de galerie d'art, d'espace communautaire et de café-bar-boutique offrant des produits locaux.

Le projet porte le nom «MR-63» en référence au modèle des voitures du métro. La structure permanente devrait ouvrir ses portes en 2020.

En conférence de presse, Frédéric Morin-Bordeleau a expliqué que cette première étape est un essai de quatre mois qui vise à démontrer ce que pourrait avoir l'air la future structure permanente. Les entrepreneurs veulent montrer au public en quoi consiste l'expérience de «prendre un café dans une voiture de métro en plein soleil», a-t-il souligné.

La Société de transport de Montréal (STM) a lancé un appel de propositions, en 2016, afin de recueillir les meilleures idées de réutilisation de ses voitures MR-63 mises au rancart. Celles-ci circulent depuis l'ouverture du métro en 1966.

Pour être acceptés, les projets doivent correspondre à certains critères, dont la mise en valeur du patrimoine, la durabilité et la faisabilité.

Tout projet prévu à l'extérieur doit aussi inclure une stratégie de protection des voitures contre les intempéries puisqu'elles sont conçues pour circuler sous terre.

Frédéric Morin-Bordeleau s'est toutefois dit étonné par la résistance aux aléas de la météo qu'a démontrée la première voiture reçue par les entrepreneurs.

«Il faut sceller le toit pour ne pas que la pluie puisse s'infiltrer, mais ni les rayons du soleil ni la pluie n'ont causé de dommages», a-t-il observé.

Des travaux vont aussi être réalisés à l'intérieur des voitures pour leur donner un look montréalais décontracté qui rend aussi hommage à leur valeur patrimoniale.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a salué l'initiative soulignant qu'il s'agit d'une bonne manière de garder une place «vibrante» à ces voitures dans la mémoire des Montréalais.

Valérie Plante a rappelé que l'ouverture du métro de Montréal a «complètement changé la perception de Montréal à travers le monde».

Par courriel, la STM a confirmé que deux projets approuvés sur sept ont déjà été complétés.

L'un d'eux est une installation artistique de 12 portes de voitures de métro créée par le sculpteur Michel de Broin et qui a été présentée dans le quartier des spectacles l'automne dernier.

L'oeuvre intitulée «Seuils» invite le public à circuler dans un parcours qui simule la manducation, soit les actions mécaniques qui constituent l'acte de manger.

Une ancienne voiture a été offerte à un jardin public et d'autres doivent être envoyées à une école et à un musée ferroviaire.

D'après les derniers décomptes, 224 voitures ont été envoyées à la ferraille pour récupérer certaines pièces, selon le site web de la STM.