Le plan d'action exigé par le ministre des Transports André Fortin « pour améliorer de façon durable la ponctualité du service de train de banlieue », qui s'effrite depuis trois mois, sera présenté à la mi-mars, affirme le directeur général du Réseau de transport métropolitain (RTM), Raymond Bachant, dans un message aux usagers publié hier sur Facebook.

Ce plan détaillé d'interventions visant à améliorer la fiabilité du réseau « inclura les investissements nécessaires et couvrira à la fois les infrastructures et le matériel pour l'ensemble des six lignes de trains », explique le directeur général du RTM, qui gère le réseau des trains de banlieue et les services d'autobus offerts dans les municipalités des couronnes nord et sud de Montréal.

M. Bachant fait le point sur des « mesures déjà mises en place » pour réduire le nombre de retards causés par les aiguillages défectueux, les conflits de circulation avec les trains de marchandises et les problèmes mécaniques des voitures MR-90, sur la ligne de train de Deux-Montagnes. Il signale au passage que « des annulations et des retards sont causés par des problèmes de nature mécanique et opérationnelle sous la responsabilité de [son] fournisseur, Bombardier ». Bombardier exploite les trains et est responsable de l'entretien du réseau et de son matériel roulant depuis le 1er juillet 2017.

Dans sa lettre, M. Bachant n'exprime toutefois aucune excuse pour les inconvénients causés aux dizaines de milliers de clients quotidiens de ce réseau qui traverse un des pires hivers de son histoire.

TAUX DE PONCTUALITÉ EN CHUTE

Depuis le début de 2018, les trains du RTM ont enregistré plus de 900 retards en 46 jours d'exploitation. C'est une moyenne de presque 20 trains en retard chaque jour. La moitié de ces retards, environ, sont survenus sur la ligne la plus achalandée du réseau, celle de Deux-Montagnes. Le taux de ponctualité mensuel de l'ensemble du réseau, qui se maintient généralement au-dessus de 95 %, a chuté jusqu'à moins de 83 % en janvier dernier.

Le tableau ci-contre, réalisé avec les données fournies par le RTM, tend à démontrer que les grands froids de janvier ne sont pas les seuls en cause dans l'érosion graduelle de la ponctualité des trains. Il montre que dès novembre dernier, cinq des six lignes de trains du RTM affichaient déjà un taux de ponctualité sous la cible de performance de 95 %.

La tendance s'est poursuivie en décembre, alors que tous ces indices ont dégringolé un peu plus bas - à l'exception du train de Candiac - avant d'atteindre un plancher durant le premier mois de 2018.

Ces données montrent aussi que la ligne de Mont-Saint-Hilaire, qui a été pendant un temps un modèle de fiabilité, n'a pas affiché un seul taux de ponctualité mensuel supérieur à 95 % depuis juillet dernier. C'est la seule dans ce cas.

Le directeur général du RTM souligne dans sa lettre aux usagers que la ponctualité de quatre des six lignes du réseau (Candiac, Saint-Jérôme, Mont-Saint-Hilaire et Vaudreuil) montre déjà des signes d'amélioration notable depuis la semaine dernière.

« Nous sommes conscients, écrit-il, que la situation n'est pas encore entièrement résorbée, en particulier sur la ligne Deux-Montagnes. Nous maintenons tous les efforts requis pour renouer à nouveau avec notre objectif global de ponctualité de 95 %. »