L'opposition à l'hôtel de ville de Montréal déplore l'absence d'engagement financier dans le plan des investissements de la métropole pour la ligne rose promis en campagne. L'administration Plante rétorque qu'il serait prématuré de prévoir des fonds alors que le projet en est encore à ses balbutiements.

Les élus montréalais ont adopté hier le programme triennal d'immobilisations (PTI), qui prévoit 6,3 milliards en investissements pour les trois prochaines années, dans un vote qui s'est soldé par un résultat de 39 pour et de 21 contre.

L'opposition a voté en bloc contre l'exercice en dénonçant « l'amateurisme olympique » de l'administration, qui a omis de prévoir le financement pour certains de ses engagements électoraux. « Nulle part, une somme n'est dédiée à la ligne rose. Pour l'accompagnement du REM [Réseau express métropolitain], il y a pourtant 31 millions. Mais rien pour la ligne rose », s'est étonné le chef de l'opposition, Lionel Perez.

L'administration Plante a rétorqué qu'il était prématuré de prévoir des fonds pour le moment, le projet de ligne rose n'en étant qu'à ses débuts. « Nous voulons aller de l'avant avec la ligne rose, mais il faut bien faire les choses. Il faut y aller de façon logique. [...] Il n'y a aucune raison de faire les choses de façon précipitée, on va les faire de façon ordonnée », a répliqué Benoit Dorais, président du comité exécutif.

Le bras droit de la mairesse estime que la priorité est pour l'instant de mettre en place un bureau de projet.

Améliorations demandées

Le PTI a été adopté à l'issue d'un débat de trois heures. Les élus ayant étudié de près les propositions à la commission des finances ont suggéré plusieurs améliorations. Tout comme lors du budget, ils ont recommandé que l'administration Plante consulte les villes liées dans la préparation du plan.

La commission a aussi demandé que le PTI soit désormais déposé avant le dépôt du prochain budget, comme c'est traditionnellement le cas. Les élus ont aussi ramené une vieille demande, soit que l'adoption du plan ait lieu plus tôt. On veut ainsi permettre à la Ville de lancer les appels d'offres plus tôt dans l'année, avant que le carnet de commandes des entrepreneurs soit plein, et ainsi obtenir de meilleurs prix.

Enfin, nouvelle proposition, la commission des finances recommande que Montréal documente mieux ses efforts pour contrer les gaz à effet de serre (GES) ainsi que pour assurer l'accessibilité universelle de ses installations.

Ils ont ainsi recommandé d'accélérer les travaux pour ajouter des ascenseurs dans les stations de métro. Plutôt que finir ce vaste chantier d'ici 2038, ils espèrent que la Société de transport de Montréal y parvienne d'ici 2028.

Photo Olivier Jean, Archives La Presse

L'opposition à l'hôtel de ville déplore l'absence d'engagement financier pour la ligne rose dans le programme triennal d'immobilisations (PTI) de la Ville de Montréal.

Photo André Pichette, Archives La Presse

Le chef de l'opposition à l'hôtel de ville de Montréal, Lionel Perez