Les collisions de voitures de patrouille et les chocs post-traumatiques font mal au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) : le nombre de policiers montréalais qui doivent s'absenter du travail après s'être blessés en service - physiquement ou mentalement - est grimpé en flèche l'an dernier.

Le nombre de «lésions avec perte de temps» a augmenté de 26% pendant les neuf premiers mois de 2017, tout comme le nombre de jours perdus en raison de ces lésions, selon des données qui soulignent les dangers auxquels s'exposent les forces de l'ordre.

C'est ce que révèle la présentation que fera le nouveau chef du SPVM, Martin Prud'homme, à l'hôtel de ville de Montréal la semaine prochaine, concernant le budget du Service. La présentation PowerPoint qu'il utilisera a déjà filtré.

L'année dernière, le chef Philippe Pichet avait plutôt dévoilé que le nombre de lésions professionnelles avait connu une diminution de 10%, toujours pour les neuf premiers mois de l'année, alors que le nombre de jours perdus était presque stable à - 1%.

Vendredi, le SPVM a indiqué que les accidents de la route impliquant des policiers et les impacts psychologiques de situations traumatisantes étaient à blâmer pour la hausse importante de 2017.

«Une des raisons pour lesquelles on a plus de lésions avec perte de temps, c'est qu'on a eu plus de collisions. En 2017, nous avons eu 21 accidents de la circulation avec blessés [impliquant des policiers]. En 2016, on en avait 10. C'est le double», affirme Ian Lafrenière, commandant au service des communications du corps de police.

Le syndrome de stress post-traumatique déclenché par le travail a aussi obligé des policiers à s'absenter de leurs tâches. Trente-six de ces lésions ont été déclarées pour l'ensemble de l'année 2017, contre 11 en 2016, toujours selon le service des communications du SPVM.

Il n'a pas été possible d'obtenir le nombre total de lésions professionnelles survenues en 2017. Toutes ces lésions font l'objet de vérifications internes.

Les priorités de Prud'homme

Le document de présentation expose aussi les priorités que se donne Martin Prud'homme à la tête du corps de police frappé par des scandales à répétition. Il veut notamment «revoir le processus de promotion des officiers», au coeur de ce qui a été qualifié de «guerre de clans» au sein de la police, et mener une «réorganisation des affaires internes du SPVM».

Les caméras portatives devraient aussi continuer d'être déployées sur le territoire.

La présentation se termine sur un comparatif avec d'autres grandes villes du Canada. Selon le SPVM, le corps de police coûte 385 $ par Montréalais - dans la moyenne des grandes villes canadiennes - tout en offrant 2,3 policiers par 1000 habitants - plus que la moyenne.