Le déploiement complet des nouvelles voitures Azur va permette à la Société de transport de Montréal (STM) d'augmenter de près de 3 millions de kilomètres la distance parcourue par ses 852 voitures de métro en 2018, soit une hausse de 3,4 % par rapport à l'année dernière.

La STM prévoit aussi allonger de 81 400 heures la couverture des services sur son réseau d'autobus, ce qui représente une augmentation de 1,6 % en comparaison de 2017.

Ces ajouts de service représentent des investissements de 22,4 millions pour la société et sont détaillés dans le budget 2018 de la STM, rendu public mercredi et passé à peu près inaperçu en raison de l'augmentation moyenne des taxes municipales de 3,3 % décrétée par la nouvelle administration Plante-Dorais.

La STM prévoit que ces ajouts de service, qui seront surtout perceptibles le soir et les fins de semaine dans le métro, devraient aider à augmenter l'achalandage de ses réseaux de près de 5 millions de déplacements, soit une augmentation relativement modeste d'environ 1,1 %, selon la cible fixée pour 2018.

Ce budget ouvre une nouvelle ère pour la STM. C'est en effet son premier budget sous la gouverne de la nouvelle Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), une entité qui a désormais autorité sur les tarifs et le niveau des services de transport collectif offerts dans l'ensemble des 82 municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal.

Cette réforme de la gouvernance métropolitaine en matière de transports collectifs n'est pas que cosmétique. Ainsi, les revenus de la STM ne proviennent plus, comme par le passé, de la vente de ses billets et titres de transport, ni des contributions versées par les municipalités de l'île de Montréal au budget de la société. La quasi-totalité des revenus vient maintenant de l'ARTM, qui versera un total de près de 1,35 milliard pour financer les services et les activités du transporteur public montréalais.

Dans l'avenir, la STM signera un engagement annuel de services avec l'autorité, dont les modalités seront connues plus tard.

UN REVENU QUI DEVIENT UNE DÉPENSE

Ces changements fondamentaux dans les données budgétaires et des modifications apportées aux conventions comptables rendent difficile la comparaison entre les budgets de 2017 et 2018.

À titre d'exemple, le budget total de la STM s'élèvera, en 2018, à 1 391 012 000 $. À première vue, cela représente une baisse d'un peu plus de 14 millions par rapport au budget de 2017, qui s'établissait à 1 405 284 000 $.

Toutefois, comme l'indique une note liminaire au budget, des subventions de 77,7 millions reçues par la STM pour l'aider à assumer son service de la dette et considérées comme un revenu jusqu'à l'an dernier, sont désormais considérées comme une « diminution des dépenses d'intérêt » à compter de cette année.

Sur une base comparable, le budget 2018 de la STM présente donc une augmentation des dépenses de 63,5 millions - en hausse de 4,8 % - plutôt qu'une baisse de 14,2 millions par rapport à 2017.

En plus des investissements de 22,4 millions pour les ajouts de service, la STM consacrera 15,9 millions de plus au service de la dette nette. L'augmentation des dépenses courantes (25,2 millions) sera, quant à elle, limitée à 1,9 % par rapport à l'an dernier et couvre essentiellement l'indexation des salaires des quelque 9100 employés de la société.

Le budget 2018 de la STM en quelques chiffres

4,8 %: Hausse des dépenses comparativement à 2017. Le total s'établira à 1 391 012 000 $.

1,1 %: Hausse prévue de l'achalandage, soit 4,8 millions de déplacements de plus

1,6 %: Hausse prévue des heures de service des autobus, soit 81 400 heures de plus

3,4 %: Hausse prévue des kilomètres parcourus de métro, soit 2,9 millions km de plus