Les poids lourds devront obligatoirement emprunter la voie de droite sur une distance de 1,5 kilomètre aux approches du pont Monseigneur-Langlois, à Salaberry-de-Valleyfield, pour réduire les nuisances induites par la forte hausse du camionnage de transit depuis l'ouverture du pont à péage de l'autoroute 30, il y a cinq ans.

Dans un effort pour « améliorer la fluidité de la circulation pour tous les types de véhicules », le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports (MTMDET) va mettre cette restriction à l'essai pour une période de trois mois, à compter de lundi prochain.

Dans les jours qui viennent, une signalisation obligeant les camions à se tasser sur la droite entre 7 h et 19 h, sept jours par semaine, sera installée sur un tronçon de la route 201, à Salaberry-de-Valleyfield. Les camionneurs qui resteront à gauche sur ce tronçon d'environ 1,5 km, entre les rues Fabre et Ellen, seront passibles d'une contravention et d'une amende.

Environ 3000 camions empruntent chaque jour cette portion de la route 201, aussi appelée boulevard Monseigneur-Langlois, qui traverse des secteurs industriels et résidentiels très animés. Environ 60 % de ces camions ne s'arrêtent pas à Salaberry-de-Valleyfield. Ils ne font que passer. Et ce nombre serait à la hausse depuis l'inauguration de l'autoroute 30 entre Châteauguay et Vaudreuil-Dorion, en 2012.

Le parachèvement de cette autoroute a incité de nombreux camionneurs à éviter les embouteillages permanents de l'île de Montréal en empruntant l'autoroute 30. Toutefois, un grand nombre d'entre eux boudent le pont à péage de l'A30 et préfèrent poursuivre leur chemin sur l'autoroute 530 jusqu'à la route 201, 8 km plus loin, pour emprunter le pont Monseigneur-Langlois, qui est public et gratuit.

La municipalité de Salaberry-de-Valleyfield a demandé l'intervention du Ministère pour enrayer le phénomène. De son côté, l'Association du camionnage du Québec (ACQ), qui regroupe les plus grandes entreprises de transport de la province, estime que ce sont les hausses répétées du coût du péage qui ont incité de nombreuses entreprises à éviter le pont de l'A30 pour se rabattre vers Monseigneur-Langlois.

En cinq ans, le tarif du péage est passé de 1,15 $ à 2,05 $ par essieu, une hausse de près de 80 %. Pour un camion-remorque, cela peut représenter une augmentation de 5 $ à 6 $ par passage.

Selon le MTMDET, la mesure annoncée hier ne vise pas à détourner les camionneurs du pont Monseigneur-Langlois et de la route 201 au profit du pont à péage de l'autoroute 30.

« La loi prévoit qu'il doit toujours y avoir une alternative gratuite à un pont à péage, et nous n'obligeons personne à emprunter une route plutôt qu'une autre », a assuré la porte-parole du Ministère à la direction de la Montérégie, Marie-Michelle Pilon.

« L'objectif, a-t-elle précisé, c'est d'évaluer si cette mesure restrictive au camionnage peut aider à améliorer la circulation et la fluidité de tous les types de véhicules, que ce soit pour le transport des marchandises ou des personnes. »