Un citoyen a été arrêté lundi soir à l'hôtel de ville de Montréal, en pleine séance du conseil municipal, pour harcèlement criminel envers une élue. Deux semaines plus tôt, l'homme avait reçu un avertissement de la mairesse Valérie Plante qui l'invitait à cesser de s'en prendre à sa collègue Sue Montgomery.

Lundi soir, Robin Edgar s'est présenté à l'hôtel de ville de Montréal, comme il en a souvent l'habitude, afin de poser une question sur la mairesse de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce (CDN-NDG). Après s'être inscrit à la période des questions réservée aux citoyens, plutôt que se rendre dans la salle du conseil, l'homme de 58 ans s'est fait passer les menottes dans le hall d'honneur par les policiers du Groupe d'intervention, responsables de la sécurité des élus.

Robin Edgar doit comparaître le 19 janvier pour faire face à une accusation de harcèlement criminel. D'ici là, ses conditions de libération prévoient qu'il ne doit pas entrer en contact avec Sue Montgomery et sa famille ni se rendre sur les lieux de travail de l'élue, soit l'hôtel de ville et les bureaux de l'arrondissement de CDN-NDG.

Le SPVM a confirmé à La Presse avoir arrêté un homme lundi soir à l'intérieur de l'hôtel de ville pour une plainte en harcèlement. Celui-ci n'ayant pas comparu, le corps policier n'a pu confirmer son identité.

Depuis plus de 10 ans

Robin Edgar estime avoir été victime d'un «abus de pouvoir», disant qu'il tentait simplement d'exercer son droit à la liberté d'expression en contestant l'éthique de Sue Montgomery devant le conseil municipal. L'homme accuse depuis plus de 10 ans l'ex-journaliste de participer à une opération pour camoufler des abus commis par l'Église unitarienne, dont elle est membre.

Sue Montgomery estime quant à elle que Robin Edgar est allé trop loin depuis qu'elle s'est lancée en politique municipale, cet automne. Il s'est présenté à plusieurs de ses activités publiques pour l'affronter et la filmer. Durant la campagne électorale, Robin Edgar a ainsi diffusé en ligne une douzaine de vidéos dans lesquelles il s'en prend à l'ex-journaliste.

Puis, la semaine dernière, l'élue dit avoir décidé de porter officiellement plainte après avoir rencontré l'homme en sortant de chez elle, ce qui l'a fait craindre pour sa sécurité. «Je veux que ça cesse. C'est du harcèlement», dit-elle, excédée de se sentir suivie. Robin Edgar assure que la rencontre était fortuite et ignorer où celle-ci habite.

Ce n'est pas la première fois que Sue Montgomery prenait des mesures contre Robin Edgar. En décembre 2014, The Gazette lui avait envoyé une mise en demeure afin qu'il retire ses publications en ligne contre elle, jugées diffamatoires.

En novembre, Robin Edgar a également reçu un avertissement de la bouche de la mairesse Valérie Plante alors qu'il remettait en question l'intégrité de Mme Montgomery devant le conseil municipal. «Monsieur Edgar, il faut que ça arrête, tout cela. C'est du harcèlement, ce que vous faites en ce moment», l'avait prévenu la mairesse.