Élue en disant vouloir miser sur l'expertise des employés de la Ville de Montréal, la mairesse Valérie Plante fera rapidement face à un premier test en relations de travail alors que son administration doit arriver à une entente avec ses 2000 professionnels.

Durant son mandat, l'administration sortante de Denis Coderre s'était entendue avec la quasi-totalité des syndicats. Les négociations ont toutefois été plus ardues avec le Syndicat des professionnelles et professionnels municipaux de Montréal (SPPMM), aucun terrain d'entente n'ayant été trouvé depuis près de quatre ans. La Ville et le syndicat sont allés en conciliation et en médiation, « mais il y a eu peu d'avancées », déplore leur présidente, Anne Dorais.

Les résultats de l'élection du 5 novembre ont toutefois ravivé l'espoir des professionnels, Projet Montréal ayant fait campagne en disant vouloir miser sur l'expertise des employés de la Ville.

Question de rappeler sa présence, le SPPMM lance aujourd'hui une campagne publicitaire de sept semaines dans le métro. Les messages visent avant tout à faire comprendre l'importance du travail des professionnels. « Nous travaillons pour les services directs à la population, même si on est souvent dans l'ombre. Quand une idée émerge, nous, on fait en sorte qu'elle se réalise », résume Anne Dorais.

« On compte beaucoup sur l'arrivée de [Valérie] Plante. Elle a fait passer le message qu'elle reconnaissait l'expertise interne, ce qui est un message fort. On pense qu'elle va être au rendez-vous », dit la présidente du SPPMM.

Les publicités mettront ainsi de l'avant divers membres, dont une microbiologiste veillant à la qualité de l'eau potable, une urbaniste responsable d'améliorer la gestion des chantiers ou encore un comptable chargé du montage financier des projets menés par la Ville.

SOULIGNER L'IMPORTANCE DU TRAVAIL DES PROFESSIONNELS

L'idée n'est pas tant de confronter la nouvelle administration que de souligner l'importance du travail des professionnels.

Dans ses négociations, le syndicat espère notamment que la nouvelle administration reviendra sur le plan quinquennal de main-d'oeuvre mis en place à l'arrivée de Denis Coderre et qui visait à éliminer 2200 postes, en abolissant un poste sur deux laissé vacant.

« Ça a fait très mal. Quand c'est rendu que tu ne souhaites pas que les gens partent à la retraite parce que tu sais que vas écoper... », dit Anne Dorais. Son syndicat affirme avoir noté une augmentation d'appels à l'aide d'employés excédés par leur charge de travail croissante.

Les professionnels souhaitent maintenant un règlement rapide de leurs négociations. « J'espère pouvoir m'entendre le plus rapidement possible, avec des offres intéressantes. C'est certain que ça perdure depuis longtemps, mes membres ont hâte de signer, mais pas à n'importe quel prix », précise Anne Dorais.

Les négociations avec les professionnels marquent un premier test pour la nouvelle administration, puisque plusieurs autres groupes suivront. Les conventions des cols bleus, des pompiers et des scientifiques arrivent à échéance le 31 décembre. Le tour des cols blancs, plus important groupe avec plus de 10 000 membres, suivra ensuite à la fin de 2018.

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Échéance des conventions collectives

• Professionnels (1990 membres): 31 janvier 2014

• Cols bleus (6050 membres): 31 décembre 2017

• Pompiers (2380 membres): 31 décembre 2017

• Scientifiques (480 membres): 31 décembre 2017

• Cols blancs (10 375 membres): 31 décembre 2018

• Policiers (4460 membres): 31 décembre 2021

Photo Patrick Sanfaçon, La Presse

Les résultats de l'élection du 5 novembre ont ravivé l'espoir des professionnels. « On compte beaucoup sur l'arrivée de [Valérie] Plante. On pense qu'elle va être au rendez-vous », espère Anne Dorais, du SPPMM.