Le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports (MTMDET) a finalement procédé à 4h ce matin, après des années de retard, à l'ouverture du lien routier direct entre l'aéroport Trudeau et l'autoroute 20, en direction du centre-ville de Montréal.

Le pénible chantier du rond-point Dorval, qui dure depuis 2009, et qui a été paralysé à quelques reprises en raison de disputes avec un chemin de fer et les propriétaires d'un hôtel voisin, n'est pas terminé pour autant. Des travaux majeurs se poursuivront autour de l'ancien rond-point jusqu'en 2019.

La nouvelle bretelle ouverte ce matin permet aux automobilistes quittant l'aéroport d'accéder directement à l'autoroute 20 Est, pour prendre la direction du centre-ville. Dans un premier temps, le MTMDET prévoit maintenant l'ouverture de l'autre bretelle menant de l'autoroute 20 Ouest vers l'aéroport, d'ici la fin de cette année.

30 000 véhicules de moins

L'ouverture de ces deux bretelles directes entre l'autoroute 20 et l'aéroport Trudeau devrait permettre de réduire rapidement la congestion chronique autour de l'ancien rond-point dysfonctionnel qui assurait, jusqu'à présent, les échanges de véhicules entre le réseau local, l'aéroport, et le réseau routier supérieur du MTMDET.

Environ 150 000 automobiles et camions traversent chaque jour ce secteur. De ce nombre, on estime qu'environ 30 000 véhicules devraient désormais être canalisés vers les deux bretelles reliant l'aéroport à l'autoroute 20.

L'ouverture de ces bretelles ne signifie tout de même pas la fin des chantiers autour du rond-point Dorval. Des travaux majeurs devront se poursuivre du côté nord de l'autoroute 20 pour compléter le réaménagement des avenues Michel-Jasmin et Marshall, sur le réseau public de la Ville de Dorval.

Un nouveau pont d'étagement doit notamment être construit sur l'avenue Michel-Jasmin. Ces travaux se poursuivront tout le long de l'année 2018.

Puis, en 2019, le projet devrait être complété avec un réaménagement au carrefour des avenues Marshall et Michel-Jasmin, des travaux paysagers et la démobilisation du chantier.

Des années de retard

Les années de retard qui ont marqué ce projet en ont fait un exemple de tout ce qu'il ne faut pas faire dans la planification d'un grand chantier d'infrastructures. Le projet a fait l'objet de plusieurs rapports publics qui ont souligné la mauvaise préparation du chantier et le manque de coordination flagrant entre les trop nombreux acteurs qui avaient voix au chapitre dans ce projet mal ficelé.

Au total, les coûts du réaménagement du rond-point Dorval devraient s'établir à 344 millions, selon Martin Girard, porte-parole du MTMDET. C'est presque 200 millions de plus que le montant qui avait été estimé, au moment de l'annonce du projet, par le ministère des Transports (aujourd'hui le MTMDET).

En 2006, le ministère prévoyait des travaux devant s'étendre sur cinq ans au coût de 150 millions. Les nouvelles infrastructures devaient être complétées dès 2011. Les retards se sont toutefois vite accumulés dans ce projet très complexe qui nécessitait des ententes avec une dizaine d'autres partenaires, dont les compagnies de chemin de fer, CN et CP.

En 2009, au moment où les travaux ont débuté, la mise en service des infrastructures à construire était toujours prévue pour 2012, mais à un coût de 245 millions. L'échéancier a toutefois dû être révisé à nouveau en raison d'un conflit avec les entreprises ferroviaires et avec les propriétaires d'un hôtel, situé dans l'axe d'une des bretelles prévues entre l'aéroport et l'autoroute 20.

Après des années de paralysie du chantier, le ministère a finalement dû renoncer à ses plans originaux qui prévoyaient la construction d'une pile dans les emprises ferroviaires, faute d'entente avec le CP. Les bretelles déjà construites de part et d'autre de l'autoroute 20 ont alors dû être partiellement démolies, et leur conception modifiée, afin de franchir l'emprise sans appui au sol.