Critiquée par la Fraternité des policiers et l'opposition à l'hôtel de ville, la mairesse Valérie Plante a défendu l'idée de faire un hommage au jeune Fredy Villanueva, tué en 2008 lors d'une intervention policière, estimant qu'un tel geste permettrait de panser des plaies ouvertes à l'époque.

Mardi, la Fraternité des policiers a dénoncé le «message étrange et ambigu» lancé par la mairesse lors du conseil municipal de lundi, alors qu'elle s'est dite «disposée» à l'idée d'aménager une murale pour honorer la mémoire de Fredy Villanueva. Le syndicat des agents refuse toutefois de voir l'intervention comme un symbole des «erreurs du passé». Rappelant que l'opération a fait l'objet d'une enquête publique, la Fraternité souligne qu'«aucun blâme n'a jamais été jeté sur le policier et la policière impliqués dans l'intervention».

L'idée d'un hommage est d'autant plus mal reçue que la Fraternité juge qu'«il n'y a pratiquement aucune trace dans l'espace public montréalais des 71 policiers morts en service à Montréal au fil des ans».

L'opposition à l'hôtel de ville s'est aussi montrée très critique du projet. «Penser qu'une murale va régler tous les enjeux de Montréal-Nord montre à quel point elle est déconnectée de la réalité de Montréal-Nord», a déploré l'élu Lionel Perez. Ce dernier estime que beaucoup a été fait depuis neuf ans pour éviter de nouveaux événements tragiques.

La mairesse a quant à elle défendu l'idée d'un hommage, y voyant une façon de «construire des ponts» avec la communauté de Montréal-Nord. «Je vois dans cette murale une opportunité d'entendre, de prendre acte et de commencer à soigner les plaies. Les gens se sentent blessés», a-t-elle dit.

Pour l'élue, ce geste viendrait consolider les avancées faites lors de la commission tenue à l'hôtel de ville cette année sur le profilage social et racial. Valérie Plante estime que cet exercice a permis de souligner que Montréal et le SPVM doivent améliorer leurs pratiques avec les communautés.

La mairesse ajoute que cet hommage à Fredy Villanueva ne doit pas être perçu comme un désaveu pour les policiers. «Ils font un travail remarquable sur le terrain, mais on peut toujours améliorer nos pratiques», a-t-elle dit.