Élue à la mairie de Longueuil avec une faible majorité de 118 voix, Sylvie Parent dit prendre avec «beaucoup d'humilité» le résultat électoral de lundi. Pendant que son adversaire Josée Latendresse évalue la possibilité de demander un dépouillement judiciaire, Mme Parent considère être la nouvelle mairesse de Longueuil «jusqu'à preuve du contraire».

Après un recensement officiel des votes aujourd'hui, Élection Longueuil créditait toujours 42,7% des voix à Mme Parent, à la tête d'Action Longueuil, contre 42,5% pour Josée Latendresse, de Longueuil citoyen. Seulement 108 voix les séparent. 

L'équipe de Mme Latendresse évaluait la possibilité de demander un dépouillage judiciaire en soirée. «On regarde nos options, notamment en ce qui a trait au nombre de votes rejetés», a indiqué Francis Dubreuil, porte-parole de Longueuil citoyen, plus tôt dans la journée. 

Au total, 1266 bulletins de vote ont été rejetés par les équipes de dépouillement lundi soir. Ce nombre est jugé relativement normal, considérant que plus de 2100 bulletins avaient été rejetés en 2013. Mais compte tenu du faible écart de voix qui sépare les deux candidates, l'équipe de Mme Latendresse évalue les possibilités qui s'offrent à elle.   

La loi électorale permet à toute personne de faire une demande de recomptage judiciaire, peu importe le résultat.  «Il faut avoir un motif raisonnable d'en faire la demande, par exemple qu'un scrutateur, un secrétaire de bureau de vote ou le président d'élection a compté ou rejeté illégalement des votes», prévient toutefois Julie St-Arnaud», porte-parole du Directeur général des élections du Québec. Le cas échéant, la demande doit être adressée directement à un juge de la Cour du Québec, dans les quatre jours suivant le recensement des votes. «Les électeurs ont jusqu'à vendredi pour faire la demande», précise Carline Pelletier, porte-parole d'Élections Longueuil.  

Les deux femmes étaient toutes deux conseillères municipales dans l'équipe de Caroline St-Hilaire avant l'élection. Lorsque Mme Parent a pris la tête d'Action Longueuil, huit conseillers dirigés par Mme Latendresse ont claqué la porte du parti, en avril dernier. La tension entre les deux femmes est demeurée palpable tout au long de la campagne. Mme Parent a accusé ses adversaires de «copier ses idées» alors que s'amorçait la campagne électorale.  

La nouvelle mairesse désignée dit vouloir mettre cette bisbille derrière elle. «Je fais un appel à tous. Il faut maintenant travailler ensemble et aller au-delà de la partisanerie. On le voit, les citoyens n'aiment pas la chicane, et ça se voit dans les résultats de l'élection», a dit Mme Parent, en entrevue à La Presse.   

«J'ose espérer qu'on peut mettre ça en arrière de nous.»  

Mme Parent dit vouloir mettre rapidement en branle le plan pour lequel elle a été élue, qui inclut de prolongement du métro. «Les lignes de métro font partie de la nouvelle réalité. Les gens veulent abandonner la voiture», constate-t-elle. Son administration souhaite aussi développer son plan «Longueuil 2035», qui prévoit un développement «tout autour de la station de métro, incluant des tours à condos, des tours à bureaux, et qui redonnera une visibilité sur le fleuve», explique-t-elle. 

Mme Parent n'exclut pas faire front commun avec la nouvelle mairesse de Montréal, Valérie Plante, pour obtenir auprès d'autres paliers gouvernementaux le financement nécessaire à son projet de prolongement du métro sur la Rive-Sud.