Un candidat à la mairie du Plateau-Mont-Royal, Michel Brûlé, dénonce le retrait de ses pancartes électorales par des employés municipaux. Élection Montréal estime que ses affiches en papier ne respectent pas la loi, mais l'éditeur de livres juge avoir fait un choix écologique.

Michel Brûlé tente à nouveau sa chance pour faire son entrée à l'hôtel de ville de Montréal, cette fois en se présentant à la mairie du Plateau. L'homme dit avoir eu une bien mauvaise surprise récemment en découvrant que des employés municipaux retiraient les affiches qu'il venait de coller sur des poteaux avec du ruban adhésif.

«J'ai parlé avec deux d'entre eux en leur faisant valoir que mes affiches étaient politiques, mais ils m'ont dit après avoir parlé à leur patron qu'il n'y avait pas d'exception», dénonce Michel Brûlé. Son étonnement est d'autant plus grand que la Loi sur les élections permet d'afficher pratiquement partout en période électorale.

Un retrait «justifié»



Vérifications faites auprès d'Élection Montréal, qui supervise le scrutin, les affiches ne respecteraient pas la loi. Ces affiches sont simplement imprimées sur du papier, alors que la loi prévoit que «les matériaux utilisés pour les affiches et leurs supports doivent être de bonne qualité». C'est d'ailleurs pour cette raison que la majorité des pancartes électorales sont imprimées sur du coroplaste, un plastique léger.

«C'est justifié de les retirer, à notre compréhension de la loi», dit un porte-parole, Pierre G. Laporte. Ce dernier ajoute qu'il revient à chaque arrondissement de décider s'il laisse les affiches en papier en place ou s'il les retire.

Michel Brûlé rejette l'idée que ses affiches soient faites avec des matériaux de mauvaise qualité. «C'est fait par un imprimeur d'excellente réputation, dit-il. Je connais les imprimeurs depuis 25 ans, et c'est du travail bien fait.»

S'il a choisi d'imprimer des affiches seulement sur du papier plutôt que sur du coroplaste, c'est pour une raison environnementale. «Le papier est pas mal plus écologique que le coroplaste, qui sera encore là dans 10 000 ans.»

Les affiches en papier coûtent aussi beaucoup moins cher.

Michel Brûlé soupçonne que le retrait de ses affiches est avant tout un geste politique, y voyant «une directive émanant du maire sortant» Luc Ferrandez. Voilà, l'arrondissement indique pour sa part que ce ne sont pas des employés du Plateau, mais une brigade de propreté de la ville-centre vouée au nettoyage des artères commerciales. 

Risque d'amendes



L'équipe de propreté de Montréal n'a pu confirmer hier si ses employés étaient bel et bien ceux qui ont retiré les affiches. On indique toutefois que ceux-ci ont «le mandat de retirer tout affichage sauvage ou périmé installé sur du mobilier urbain, mais cette directive ne s'applique pas à l'affichage électoral», indique Marilyne Laroche Corbeil, porte-parole de la Ville.

Par ailleurs, l'arrondissement souligne également que Michel Brûlé agit illégalement en laissant des affiches sur le pare-brise des voitures du Plateau. La réglementation municipale «interdit de déposer tout papier sur un véhicule automobile stationné sur le domaine public, sauf un constat d'infraction ou un avis de courtoisie du Service de police de la Ville de Montréal». Une telle infraction peut valoir à son auteur une amende de 100 à 2000 $, en cas de récidive. 

Notons que ce règlement est rarement appliqué, puisque la personne doit être prise sur le fait par un policier.

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Michel Brûlé dit avoir eu une bien mauvaise surprise récemment en découvrant que des employés municipaux retiraient les affiches qu'il venait de coller sur des poteaux avec du ruban adhésif.