L'ex-coéquipier de Stéfanie Trudeau, alias Matricule 728, pendant le printemps érable vient d'écoper d'une suspension de deux jours pour avoir laissé sa partenaire commettre des «manquements déontologiques» lors d'une intervention musclée contre un citoyen. Le policier Constantinos Samaras a reconnu devant le Comité de déontologie policière qu'il aurait pu être «plus insistant» auprès de l'agente Trudeau.

L'intervention de routine des agents Trudeau et Samaras a dégénéré cette nuit du 20 mai 2012 sur la rue de la Roche à Montréal. Le plaignant, Julian Menezes, revient d'un mariage avec sa copine et une autre amie vers 2h30 du matin. Le trio est témoin d'une intervention des deux policiers sur un cycliste. Celui-ci semble ébranlé. Julian Menezes insiste pour rester comme témoin de l'intervention, mais l'agente Trudeau s'y oppose fermement et exige qu'ils quittent les lieux.

L'agente Trudeau le somme de «fermer la gueule» et évoque le «carré rouge» porté par le cycliste. Furieuse, elle s'approche de Julian Menezes, soutient qu'il est soûl et l'agrippe en direction du véhicule de police. Pendant son arrestation, Julian Menezes se tord la cheville et pousse un cri de douleur. Les deux policiers l'embarquent dans le véhicule et repartent en trombe. Selon le plaignant, Stéfanie Trudeau menace de le «reconduire au bout de l'île de Montréal et de le laisser au milieu de nulle part». Elle se met ensuite à accélérer, puis freiner subitement pour le blesser. 

Toujours selon Julian Menezes, Stéfanie Trudeau le traite de «fucking Indian» pendant l'intervention, lorsqu'il soutient être d'origine portugaise. Les deux policiers le débarquent finalement pendant la nuit en lui remettant un constat d'infraction. 

Policier au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) depuis 2007, Constantinos Samaras a reconnu son tort dans cette affaire. Bien que le plaignant n'était pas coopératif selon lui, il admet avoir «omis d'intervenir pour faire cesser les manquements déontologiques de l'agente Stéfanie Trudeau». Il ajoute qu'il aurait dû prendre «plus de temps pour donner [au plaignant] des explications quant au fait qu'il entravait le travail des policiers».

L'ex-policière Stéfanie Trudeau attend toujours une décision du Comité de déontologie policière pour ses écarts de conduite dans cette intervention. En juillet dernier, lors de son témoignage, elle avait reproché au plaignant d'être «hostile» et avait dénoncé le «chaos social» du printemps étudiant 2012.