Plus de trois ans après l'accident mortel de la cycliste Mathilde Blais, Projet Montréal dénonce le manque de mesures pour sécuriser les passages sous les ponts d'étagement de la métropole. Sa candidate à la mairie, Valérie Plante, promet de rapidement intervenir si elle est portée au pouvoir en novembre.

L'aspirante mairesse a tenu ce matin un point de presse près du passage de la rue Saint-Denis dans lequel une cycliste a perdu la vie en avril 2014. Valérie Plante a déploré que les mesures temporaires aménagées par l'arrondissement de Rosemont-Petite-Patrie à la suite de cet accident, soit de permettre aux cyclistes à circuler sur le trottoir, soient devenues permanentes.

«Si on applique vraiment le concept de la vision zéro, quand il y a un accident, il faut avoir une intervention rapide», dit Valérie Plante.

Si elle est élue le 5 novembre, la candidate à la mairie dit qu'elle privilégiera la mise en place d'un passage ferroviaire sécurisé. Celui-ci permettrait d'éviter aux cyclistes de passer sous le pont d'étagement.

Mais pour y arriver, il faudra convaincre le Canadien Pacifique, propriétaire des terrains. À défaut de parvenir à une entente, Valérie Plante dit qu'elle serait prête à aménager une voie cyclable protégée sur la rue Saint-Denis, par l'ajout de bollards par exemple. Cette solution provoquerait toutefois des grincements de dents chez les automobilistes qui perdraient ainsi une voie, cette artère étant l'une des principales voies nord-sud disponibles au centre de l'île.

Valérie Plante accuse Denis Coderre de s'être placé en position de faiblesse face au Canadien Pacifique. «Quand on voit que mon adversaire tolère que l'utilisation des trottoirs par les piétons et cyclistes, je pense qu'on est en mauvaise position pour négocier», estime-t-elle.

Bien que la métropole se soit engagée dans la "Vision Zéro", initiative suédoise d'éliminer les décès et accidents graves chez les piétons et cyclistes, Projet Montréal estime que l'administration Coderre a mis trop peu d'efforts réels pour y arriver. «On veut moins de slogans, plus d'actions concrètes», a martelé Valérie Plante.

Denis Coderre a refusé de réagir aux critiques de Projet Montréal, se disant satisfait par le travail de son administration.