Projet Montréal propose la création d'une brigade d'inspecteurs dont l'unique tâche serait de mieux surveiller les chantiers de la métropole.

La chef Valérie Plante a fait cette proposition ce matin en déplorant les nombreuses ratées dans les travaux de la métropole, qu'ils soient bâclés, à refaire ou en retard. «Des chantiers, il y en a beaucoup à Montréal et, par manque d'inspections, souvent, on se retrouve à devoir refaire des travaux par la suite. Au final, on veut plus d'inspection pour avoir moins de reconstruction», dit la candidate à la mairie.

La brigade d'inspection des chantiers serait composée d'une dizaine d'ingénieurs. Il en couterait ainsi environ 3 millions par année. Un investissement rentable, assure Valérie Plante, puisque ceux-ci permettraient de réduire les coûts pour refaire des infrastructures bâclées.

La Ville de Montréal fait principalement appel à des firmes privées pour assurer la surveillance des chantiers, une erreur selon Projet Montréal. «Il y a un risque de conflit d'intérêts parce que les firmes qui font les inspections ont des liens d'affaires  avec les entreprises qu'elles sont appelées à surveiller. Il y a un risque assez grave quand le privé surveille le privé», estime le conseiller Alex Norris.

Projet Montréal estime que la Ville doit renforcer son expertise interne plutôt que se fier essentiellement sur le privé pour surveiller les chantiers. C'était d'ailleurs l'une des principales recommandations de la commission Charbonneau. Projet Montréal souligne que le Bureau de l'inspecteur général a dû se pencher sur des travaux insatisfaisants au cours des dernières années. «Le BIG a d'autres choses à faire, on souhaite qu'il s'occupe de dossiers plus importants», dit Valérie Plante.

Le maire Denis Coderre n'a pas voulu se prononcer sur la proposition de Projet Montréal, mais il a tenu à dire que la gestion des chantiers s'était améliorée sous son administration. «Je ne suis pas l'opposition de l'opposition. On a des chantiers et ça fonctionne. La meilleure preuve, c'est d'avoir réalisé [le projet Bonaventure] en temps et en budget», a-t-il dit. Il faisait référence à l'inauguration aujourd'hui du boulevard urbain Robert-Bourassa après un chantier de 141 millions pour faire disparaître l'autoroute Bonaventure, qui était en pilotis.

M. Coderre a ajouté que Montréal est également suffisamment protégée avec la présence de l'inspecteur général et la possibilité de mettre les entrepreneurs sur une liste noire si la qualité des travaux est problématique.