Des groupes de défense des animaux ont demandé une fois de plus à la Ville de Montréal d'interdire les calèches tirées par des chevaux après que l'un de ceux-ci s'est effondré dans une rue de la métropole, lundi après-midi.

L'animal gisait au sol en face d'une place du Vieux-Montréal qui est très fréquentée par les touristes.

La Ville de Montréal a récemment adopté de nouveaux règlements pour protéger le bien-être des chevaux qui travaillent dans l'industrie de la calèche. L'année dernière, le maire Denis Coderre avait tenté d'imposer un moratoire d'un an après une série d'incidents impliquant des chevaux, mais cette décision avait été infirmée par un juge qui avait permis aux calèches de poursuivre leurs activités.

Interrogé mardi après-midi sur le plus récent événement, le maire Coderre a dit attendre le rapport des vétérinaires avant d'annoncer quoi que ce soit. Selon les données préliminaires, il semble que le cheval ait souffert d'une «extrême fatigue». Tant que le rapport ne sera pas remis, l'animal appelé «Cocotte» ne retournera pas dans la rue, a-t-il ajouté.

Un représentant de la Ville a indiqué dans un courriel que le cheval âgé de 15 ans n'avait pas eu de problèmes de santé par le passé. Un vétérinaire avait constaté que le cheval faisait de l'embonpoint en 2015, mais le problème avait été réglé et l'animal était redevenu en bonne santé.

Mais Mirella Colalillo, porte-parole d'un organisme opposé aux calèches, estime que le cheval n'aurait même pas dû travailler.

«Nous l'avons vu tirer des calèches remplies de gens tout l'été, et (il) est très maigre. C'est un vieux cheval qui doit prendre sa retraite», a dit la porte-parole du groupe Anti-calèche défense coalition.

Elle a critiqué le règlement de la Ville, qui selon elle est incomplet. «Il ne mentionne rien sur une limite d'âge pour les chevaux, il ne parle pas des cochers ou des propriétaires; ils n'ont pas à connaître quoi que ce soit sur les chevaux et ils peuvent conduire une calèche sans rien savoir», a-t-elle soutenu.

Selon Sophie Gaillard, de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA), il est tout simplement temps de se débarrasser des calèches à Montréal.

«C'est une industrie de mauvais goût, ça n'améliore pas l'image de Montréal», a-t-elle souligné.

Montréal n'est pas la seule ville qui fait face aux critiques concernant son industrie des calèches.

Une pétition pour interdire les calèches dans la Ville de Québec avait recueilli plus de 35 700 signatures après deux incidents. À Victoria, en Colombie-Britannique, des militants avaient aussi lancé une pétition en ce sens.