La station finale de la ligne bleue du métro de Montréal n'aboutira pas aux Galeries d'Anjou, comme cela a déjà été envisagé. La réserve foncière prise en 2014 sur les terrains du centre commercial n'a pas été renouvelée à son échéance l'an dernier, a appris La Presse.

Selon les plans élaborés par l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), le prolongement de 5,8 km permettra d'ajouter cinq stations entre Saint-Michel et Anjou. Des avis de réserve foncière, valides pour deux ans, ont été envoyés en 2014 à une vingtaine de propriétaires en vue de possibles expropriations d'immeubles et de terrains.

Plusieurs réserves ont été renouvelées en 2016, mais pas aux Galeries d'Anjou. Les terrains réquisitionnés en vue d'y construire une station de métro ont ainsi été libérés, a confirmé Janine Ramparas, directrice des affaires publiques chez Cadillac Fairview, propriétaire du centre commercial.

La station terminale est toujours prévue à Anjou, mais l'ARTM refuse d'en préciser l'emplacement précis. «Afin d'éviter la spéculation et diminuer les risques envers le projet, certaines informations, dont l'emplacement exact des stations envisagées, n'ont pas été rendues publiques», a indiqué hier Fanie St-Pierre, porte-parole de l'ARTM.

Impatience grandissante

Le prolongement de la ligne bleue a connu plusieurs incarnations - et une série de départs ratés - au cours des trois dernières décennies. En 2001, par exemple, le gouvernement avait annoncé l'ajout de six stations, ainsi que la construction d'un «énorme» complexe intermodal à l'angle des autoroutes 25 et 40. L'extension devait être inaugurée... en 2006.

Le projet de 3 milliards de dollars a connu un nouveau souffle en 2014 avec l'envoi de plusieurs avis de réserves foncières le long du tracé. Or, comme l'a révélé La Presse hier, les propriétaires concernés déplorent l'absence totale de progrès depuis presque quatre ans. Le maire d'Anjou, Luis Miranda, estime quant à lui que le projet est «tombé en bas de la pile».

«Déplorable»

Projet Montréal, le parti de l'opposition à l'hôtel de ville, a pour sa part sommé Québec de relancer au plus vite le projet. Le temps presse d'autant plus que les réserves foncières arriveront à échéance au début de 2018, ce qui pourrait forcer le gouvernement à reprendre tout le processus d'expropriation si le chantier n'est pas lancé d'ici là.

«La situation actuelle est vraiment déplorable, surtout pour les citoyens et les commerçants qui vivent autour et ne savent pas ce qui va se passer avec leurs terrains», a dénoncé hier Valérie Plante, chef de Projet Montréal.

Sollicité à plusieurs reprises depuis la semaine dernière, le ministre des Transports, Laurent Lessard, n'a pu accorder d'entrevue à La Presse en raison de ses vacances. Son attachée de presse a réitéré la «volonté» de Québec de prolonger la ligne bleue, soulignant que le projet avait été inscrit au Plan québécois des infrastructures 2017-2027.

Le «dossier d'opportunité» sera présenté au Conseil des ministres lorsqu'il sera terminé, a-t-elle précisé, mais aucun échéancier précis n'a été déterminé.