Les millions investis pour mettre fin aux inondations au rond-point L'Acadie n'ont pas empêché d'importantes accumulations d'eau sur la chaussée lundi lors des pluies torrentielles. Reste que les travaux correctifs apportés en 2015 ont néanmoins permis de limiter considérablement les dégâts.

La cellule orageuse qui s'est abattue lundi après-midi sur Montréal a laissé pas moins de 33 mm de pluie en une quinzaine de minutes, selon les instruments d'Environnement Canada.

Cette quantité de précipitations correspond à une pluie torrentielle, constate une porte-parole, Amélie Bertrand.

Ces 33 mm représentent également une quantité comparable aux précipitations tombées le 5 juillet 2005, un épisode aux lourdes conséquences. À l'époque, les refoulements dans le réseau d'égout avaient endommagé pas moins de 4145 maisons et 189 voitures.

Ce bilan venait s'ajouter aux 700 maisons et 25 voitures endommagées trois semaines plus tôt alors qu'un autre épisode de pluie torrentielle avait laissé 25 mm sur Montréal.

Dommages limités

Cette fois, les dommages ont été nettement plus limités. Quelques routes de Montréal ont été inondées pendant quelques dizaines de minutes, dont le rond-point L'Acadie, mais on rapporte peu de dégâts.

« On parle d'accumulations d'eau qui est restée en surface. Les accumulations sont dues au fait que, en raison de l'intensité des pluies, l'eau n'avait pas le temps de se rendre à l'égout, causant les accumulations sur certains tronçons de la chaussée », explique Marie-Ève Courchesne.

L'arrondissement de Saint-Laurent indique que huit maisons ont subi des refoulements d'égout sur l'ensemble de son territoire, ce qui est peu pour une pluie torrentielle.

Dans le secteur voisin d'Ahuntsic-Cartierville, ce sont 12 propriétaires qui se sont plaints d'avoir vu l'eau s'engouffrer dans leur maison.

Travaux correctifs

Si les dommages ont été plus limités au rond-point L'Acadie, c'est que Montréal a procédé à d'importants travaux à l'été 2015 en raison des fréquentes accumulations d'eau à cet endroit.

Ce chantier avait en effet été lancé à la suite de quatre inondations importantes qui avaient forcé la fermeture des voies à la circulation, en 2005, 2009 et 2010.

Ces problèmes avaient fait surface après les travaux majeurs de réfection de l'échangeur au début des années 2000. Une analyse avait permis de déterminer que c'est le raccordement d'un égout de 1 m de largeur se déversant dans un collecteur de 2,7 m qui provoquait ces refoulements.

Lors des fortes averses, le trop-plein ressortait par les bouches d'égout du rond-point.

Freiner les fortes précipitations

Pour corriger la situation, Montréal a entrepris, à l'été 2015, de creuser un bassin pour retenir les eaux qui affluent soudainement. Une étude hydraulique proposait un bassin de 460 m3, mais par précaution, la métropole avait décidé d'en aménager un plus grand encore, soit de 530 m3. Ces travaux doivent en théorie protéger le secteur lors de fortes pluies, soit les épisodes survenant une fois tous les 25 ans.

« Après la réalisation du projet, tous les événements de pluie, de récurrence inférieure ou égale à 1 fois dans 25 ans, ne devraient pas causer de refoulement ou d'inondation de cette voie de desserte sud », prévoyait Montréal à l'époque. Les travaux, confiés à Pavage Chenail, avaient coûté 2 millions, ce qui était 12 % de plus que ce que la Ville de Montréal prévoyait devoir payer dans ses estimations.

Inondation surprise sur l'A13

Sur le réseau du ministère des Transports, deux voies ont dû être fermées à la circulation sur l'autoroute 13, en direction nord, à la hauteur de la rue Hickmore, pendant une vingtaine de minutes. « C'était une première à cet endroit. Une analyse va être faite et on va voir si des correctifs doivent être apportés », a indiqué Martin Girard, porte-parole du Ministère.