La Coalition Avenir Québec (CAQ) dénonce l'incurie du gouvernement et le manque de leadership du ministre des Transports, Laurent Lessard, qui est incapable de mettre en oeuvre sa propre loi sur la nouvelle gouvernance des transports collectifs dans la grande région de Montréal.

Le député de Deux-Montagnes et porte-parole de la deuxième opposition en matière de transports, Benoît Charette, estime que le retard de quatre mois du gouvernement dans les nominations de sept administrateurs de la nouvelle Autorité régionale de transport métropolitaine (ARTM) est «seulement qu'un autre exemple du manque de contrôle du ministre Lessard sur son ministère et de son incapacité à faire cheminer les dossiers dont il est responsable au sein du gouvernement».

Le gouvernement Couillard a fait adopter en mai 2016 la loi 76, qui a enclenché une refonte en profondeur des processus décisionnels pour l'organisation et l'exploitation des réseaux de transports en commun de la région métropolitaine, dont le fonctionnement coûte environ 1,7 milliard par année.

Un an plus tard, la nouvelle entité administrative qui doit prendre ces réseaux en main, l'ARTM, est toutefois inopérante parce que le gouvernement tarde à nommer sept membres indépendants de son conseil d'administration, dont la personne qui en assumera la présidence. Les activités de l'ARTM doivent officiellement débuter jeudi, le 1er juin, et ces administrateurs auraient normalement dûs - en vertu de la Loi - être confirmés dans leurs fonctions depuis le 1er février dernier.

«Si c'était seulement une question de nommer des administrateurs, dit M. Charette, on se dirait que c'est juste un problème administratif, sans conséquences pour les usagers. Mais ce n'est pas le cas. L'absence de leadership du ministre Lessard fait en sorte qu'on retarde l'uniformisation des tarifs et qu'on perturbe l'organisation du transport adapté, en particulier dans les couronnes de la banlieue.»

«Les municipalités des couronnes se plaignaient déjà, lors de l'étude du projet de loi, que la réforme allait leur faire perdre beaucoup d'influence et de pouvoir sur les services offerts dans leur territoire, dit M. Charette. Le résultat est encore pire que ce qu'on avait craint puisqu'en raison des retards du gouvernement, c'est présentement un comité de transition qui est en train de prendre les décisions à leur place.»

M. Charette souligne également l'incertitude qui plane sur certaines initiatives prises dans les banlieues, en particulier sur la Rive-Sud, où les étudiants et les personnes âgées peuvent voyager à très faible coût, allant jusqu'à la gratuité, sur les réseaux d'autobus locaux.

Il est présentement impossible de savoir ce qu'il adviendra de ces tarifs spéciaux, dit le député de Deux-Montagnes, parce que le coût des services déployés dans l'ensemble du territoire métropolitain relèvera dorénavant du conseil d'administration de l'ARTM, et que celle-ci n'est présentement pas en mesure de fonctionner.