L'eau a monté d'au plus un pouce depuis hier soir dans les rues de Cartierville touchées par les inondations, mais ça en était trop pour Juan Ramirez, un résidant de la rue Cousineau.

Ce matin, il a appelé les pompiers qui sont allés le chercher en Zodiac dans son duplex cerné par les eaux de la rivière des Prairies. L'homme a toutefois laissé derrière lui sa femme, qui refusait de quitter la maison. « Le sous-sol est plein d'eau, mais elle veut rester avec ses six chats », se désolait leur fille.

L'état d'urgence a beau avoir été déclaré à Montréal, certains luttent encore du mieux qu'ils peuvent pour sauver leur résidence. 

« Quand les pompes vont lâcher, on va s'en aller, il n'y aura plus rien à faire. » Sur la rue Cousineau, la plus durement touchée par les inondations à Cartierville, Michel Labrosse tente d'empêcher la rivière des Prairies de se frayer un chemin jusqu'à une résidence. Depuis hier, il aide des membres de sa famille à faire fonctionner sans relâche des pompes, à alimenter la génératrice, à entretenir la digue faite de sacs de sable.

« Ils sont comme un village gaulois qui tient le coup » dit d'eux Harout Chitilian, le conseiller municipal venu constater les dégâts. « On a 100 tonnes de sable qui vont arriver aujourd'hui, on attend l'armée plus tard », dit-il.

La ministre Mélanie Joly, députée d'Ahuntsic-Cartierville, confirme que les Forces armées canadiennes viendront plus tard aujourd'hui prêter main-forte aux sinistrés. « C'est un cas de force majeure. La dernière fois qu'on a vu de telles inondations, c'était en 1974 et les niveaux n'ont jamais atteint les ceux d'aujourd'hui », dit-elle.

Une dizaine de rues de Cartierville sont touchées par les inondations. Parmi les sinistrés, 91 ont été relogés dans des hôtels par la Croix-Rouge.