Plus de 30 000 personnes ont signé une pétition des Amis de la montagne en vue d'appuyer la candidature du mont Royal au patrimoine mondial de l'UNESCO. Explications.

32 502 SIGNATURES

Hier après-midi, l'organisme Les amis de la montagne avait récolté 32 502 signatures d'appui à la candidature du mont Royal au patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est plus que la cible de 30 000 que s'était fixé l'organisme il y a un mois. « Pour nous, c'était très important que des Montréalais et des gens de partout sur la planète soient prêts à appuyer le projet, explique Sylvie Guilbault, directrice générale des Amis de la montagne. Ça aide la candidature du mont Royal. »

10 SITES CHOISIS

La Table de concertation du mont Royal, qui réunit les grands propriétaires de la montagne (universités, cimetières, oratoire Saint-Joseph, arrondissements, etc.), est derrière le projet de présenter la candidature du mont Royal à l'UNESCO, et a rallié l'administration Coderre. La candidature a été déposée le 27 janvier auprès de la ministre fédérale de l'Environnement, Catherine McKenna. Les candidats ont jusqu'au 30 avril pour envoyer les lettres d'appui aux projets, d'où l'importance de la pétition. « Nous allons savoir au mois de mai combien de dossiers la ministre a reçus, dit Mme Guilbault. La ministre va choisir 10 sites à soumettre à l'UNESCO, sites qui seront dévoilés en décembre. » Une fois que le Canada transmet ses recommandations à l'UNESCO, cela peut prendre jusqu'à 10 ans avant d'avoir une décision. « C'est une vision à long terme », dit-elle.

PATRIMOINE CULTUREL

Les Montréalais et les visiteurs aiment bien sûr le mont Royal, mais le site est-il si unique qu'il peut être reconnu par l'UNESCO ? C'est que la candidature est présentée dans la catégorie « patrimoine culturel », et non pas « patrimoine naturel », explique Mme Guilbault. « L'histoire du mont Royal est extrêmement riche. Il y a eu les autochtones, Maisonneuve est venu mettre sa croix, les grandes institutions comme les universités qui sont venues s'installer sur la montagne et qui ont bâti le pays, le mouvement de protection par les citoyens... » Parmi les sites comparables reconnus par l'UNESCO au Canada, on retrouve le canal Rideau à Ottawa et l'arrondissement historique du Vieux-Québec. « Donc le mont Royal s'inscrirait dans cette même catégorie-là. » Au Québec, on retrouve aussi le parc national de Miguasha, en Gaspésie, reconnu pour ses fossiles, classé au « patrimoine naturel » de l'UNESCO depuis 1999.

DES AVANTAGES ?

Quels avantages découleraient d'une éventuelle reconnaissance du mont Royal par l'UNESCO ? Pour Mme Guilbault, les effets positifs sont déjà là. « Quand on dit que la Ville de Montréal reconnaît que le mont Royal a une valeur pour l'UNESCO, ça veut dire que l'administration et la Ville vont en prendre soin. C'est un emblème. » La reconnaissance par l'UNESCO n'est pas accompagnée d'une somme d'argent, « mais ça incite les décideurs à mettre les sommes nécessaires pour l'entretenir ». Les grandes propriétés institutionnelles, comme l'ancien hôpital Royal-Victoria, font aussi partie du site du mont Royal. « Ça servirait de guide pour la rénovation du patrimoine actuel. On a un site qui a une valeur au patrimoine mondial. On n'y fera pas n'importe quoi. »