Le conseiller municipal Guillaume Lavoie est pressenti pour prendre la tête de l'École nationale d'administration publique (ENAP), un groupe militant en coulisses pour promouvoir sa candidature. Déjà, il peut compter sur un appui de taille, l'ex-ministre Rémy Trudel, qui estime «qu'il est temps de passer le flambeau à une nouvelle génération».

Le réseau de l'Université du Québec (UQ) cherche depuis près d'un an un nouveau directeur général pour l'ENAP, le poste étant occupé par intérim depuis le départ de Nelson Michaud, en juin 2016. En janvier, le comité de sélection chargé de lui trouver un remplaçant a soumis le nom de deux candidats à la communauté universitaire - qui a son mot à dire dans un vote secret -, mais aucun n'a pu obtenir le soutien nécessaire. «On a consulté la communauté et ça n'a pas été concluant», résume Valérie Reuillard, porte-parole de l'UQ.

Le comité de sélection doit donc reprendre à zéro ses démarches et vient donc de prolonger jusqu'à octobre ses recherches. L'ENAP a beau pouvoir compter sur un directeur général par intérim, l'absence d'un titulaire en bonne et due forme du poste se fait sentir sur les activités, confient des sources à l'interne.

Pour débloquer l'impasse, un groupe milite pour que l'établissement donne sa chance à un jeune candidat, en l'occurrence Guillaume Lavoie, conseiller municipal à Montréal. «Ça fait un an que ça dure, et on n'est pas capable de trouver une personne pour prendre en charge l'ENAP. Il est peut-être temps de changer de génération. Y a-t-il une femme ou un homme intelligent, de moins de 40 ans, capable de diriger une telle institution? Je pense que oui», dit l'ex-ministre Rémy Trudel, qui enseigne au sein de l'établissement.

Pour ce dernier, nul doute que Guillaume Lavoie ferait un bon candidat. L'ex-ministre péquiste connaît bien le conseiller municipal de Montréal, pour avoir été son enseignant. Et il ne se tarit pas d'éloges à son sujet. «C'est un individu particulièrement intelligent, peut-être le plus brillant que j'ai eu. Quant à moi, c'est une grosse pointure.»

À ceux qui croient que Guillaume Lavoie serait trop jeune à 39 ans pour prendre la tête de l'ENAP, Rémy Trudel réplique qu'il est lui-même devenu recteur alors qu'il n'avait que 36 ans. Il a en effet dirigé l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue de 1983 à 1988, avant de se lancer en politique.

Joint par La Presse, Guillaume Lavoie ignorait qu'un groupe militait pour sa candidature à la direction de l'établissement. Il s'est toutefois dit honoré. «L'ENAP a un rôle majeur à jouer dans le développement des politiques publiques, c'est un des plus beaux bijoux du Québec», a indiqué l'élu.

Chargé de cours à l'ENAP, Guillaume Lavoie est diplômé de l'établissement - il a obtenu en 2007 une maîtrise en administration publique. Son mandat de conseiller prenant fin en novembre, l'élu n'a pas indiqué s'il comptait se représenter pour Projet Montréal ou s'il briguera plutôt la direction de l'ENAP, comme certains le souhaitent.

Disant ne pas appuyer de candidature, le groupe Force Jeunesse précise toutefois qu'il verrait d'un bon l'oeil l'arrivée d'un jeune à la tête de l'ENAP. «Nous avons été informés de cette réflexion et nous jugeons qu'il serait pertinent pour le Québec d'offrir plus de place à la jeunesse dans les postes décisionnels. C'est évident que nous soutenons cette suggestion», dit Nolywé Delannon, présidente de Force Jeunesse.