Après avoir investi 2,5 millions dans les « Jeux olympiques de la culture », la Ville de Montréal exige des organisateurs que ceux-ci trouvent des commanditaires avant qu'elle ne recommence à financer leurs activités. L'opposition à l'hôtel de ville craint de plus en plus un fiasco, estimant que le lancement dans lequel la métropole a investi plus d'un million a été un échec.

La Presse écrivait hier que l'avenir des ArtsGames, qui doivent avoir lieu à Montréal en 2018, était incertain en raison des difficultés financières du comité organisateur. La Ville de Montréal, qui s'était engagée à investir jusqu'à 6,5 millions dans cette compétition artistique, a cessé tout versement en décembre, disant attendre que les organisateurs bouclent leur montage financier.

« C'est dans une optique de saine gestion des deniers publics. On considère qu'on a fait notre part. On a contribué au démarrage, on a été la bougie d'allumage. Pour le reste, nous allons attendre que des partenaires publics et privés soient au rendez-vous », résume Manon Gauthier, responsable de la culture au sein de l'administration Coderre.

L'élue juge que l'organisatrice principale, Sylvia Sweeney, a pris une décision responsable en reportant de quelques mois les ArtsGames. Et ce, même si la compétition ne pourra ainsi plus avoir lieu tout juste avant les prochains Jeux olympiques d'hiver et donc profiter de l'engouement qu'ils vont susciter. « Ils doivent se donner le temps. La priorité, c'est le financement. Le report ne nous inquiète pas. Nous sommes prudents, mais pas inquiets », assure Manon Gauthier.

Une importante partie de l'équipe ayant quitté le navire, l'organisation repose principalement sur les épaules de l'instigatrice du projet Sylvia Sweeney.

LANCEMENT À 1,2 MILLION

Projet Montréal se montre toutefois de plus en plus inquiet que les 2,5 millions dépensés jusqu'à présent l'aient été en vain. « On n'a rien eu encore pour notre argent, alors que ça semble s'en aller vers une faillite, se désole le conseiller Alex Norris. C'est clair que la Ville n'a pas géré adéquatement ce projet. On a fourni des millions à un organisme embryonnaire pour faire un événement qui semble de moins en moins certain. »

L'opposition à l'hôtel de ville estime que le « lancement planétaire » de l'événement en août 2016, en marge des Jeux de Rio, a été un échec. 

Tourisme Montréal, qui avait la tâche de superviser ce lancement au Brésil, reconnaît que le spectacle a eu peu d'échos dans les médias.