La Grande terrasse rouge, aménagée l'an dernier lors de l'imposant chantier de la rue St-Denis, survivra en partie à la fin des travaux. La Ville de Montréal a accepté de léguer aux commerçants le mobilier afin que celui soit de nouveau installé cet été.

Lors du chantier qui a duré un an au coeur de cette artère commerciale, Montréal avait aménagé une terrasse sur environ un kilomètre, de Roy à Mont-Royal. L'idée était de rendre la rue accueillante aux piétons malgré la présence des pelles mécaniques et ainsi amoindrir l'impact au tiroir-caisse pour les commerçants.

Satisfaite des résultats de l'installation, la Société de développement commerciale rue St-Denis a demandé à la fin du chantier de récupérer le mobilier - tables, parasols, chaises, bancs, hamacs - afin de le réinstaller lors de la prochaine saison. L'idée n'est plus tant de faire contrepoids à la présence de travaux, mais de rendre la rue conviviale, dit la directrice de l'association, Caroline Tessier.

L'administration Coderre vient de donner le feu vert en cédant gratuitement ce matériel, qui avait coûté 345 000$ en 2015. La Ville évalue qu'il vaut encore environ 200 000$.

À noter, la longue terrasse qui avait été aménagée à même une voie de stationnement durant les travaux ne reviendra sous la même forme. La plate-forme de bois rouge qui la composait était devenue inutilisable. Elle a d'ailleurs déjà été démantelée et recyclée.

L'association des commerçants compte plutôt aménager des «placettes, des zones de repos et des aires de détente» sur les trottoirs de St-Denis, ainsi que sur des terrains inoccupés. «Le but est de rapprocher les gens des commerces plutôt que de les en éloigner», explique Caroline Tessier.

La SDC veut miser sur ce mobilier pour changer la perception des Montréalais face à la rue St-Denis. Oui, des grands commerces ont quitté l'artère commerciale, mais 35 autres commerces ont ouvert boutique ou s'apprêtent à le faire, poursuit Mme Tessier. «Avec les travaux, il y a eu un changement de perception de la rue et il faut briser cela», dit-elle. L'association se dit d'ailleurs satisfaite de voie des commerces de proximités ouvrir, donc destinés à la clientèle locale, plutôt que des magasins de destination qui tentent d'attirer des gens de l'extérieur de l'île.

«C'est sûr que les départs des St-Hubert, American Apparel et Château, ça laisse des traces. Mais quand on regarde les commerces qui réinvestissent la rue, des commerces plus locaux, ça nous rassure», dit Mme Tessier.