La chef de l'opposition de la Ville de Montréal, Valérie Plante, a écrit au premier ministre Justin Trudeau pour signaler des lacunes dans le projet de train électrique de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) auquel le gouvernement du Canada pourrait contribuer financièrement.

Dans sa lettre datée du 27 janvier, dont La Presse canadienne a obtenu copie, la chef de Projet Montréal souligne que le projet de réseau électrique métropolitain (REM) dans sa forme actuelle « ne répond pas de façon satisfaisante » aux problèmes de mobilité des résidants de la métropole.

La construction du réseau électrique de 67 kilomètres, qui vise à relier la Rive-Sud, puis la Rive-Nord jusqu'à Deux-Montagnes en passant par Laval, de même que l'aéroport Trudeau et l'Ouest de l'île jusqu'à Sainte-Anne-de-Bellevue, devrait commencer cet été pour entrer en service en 2020.

Mme Plante, qui s'adresse d'abord à M. Trudeau en tant qu'élu montréalais, rappelle que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) a remis un rapport peu reluisant sur le REM récemment.

La publication de ce rapport ne semble pas avoir refroidi les ambitions du maire de Montréal, Denis Coderre, et celles du premier ministre du Québec, Philippe Couillard, qui a tenu à dire que le projet serait réalisé malgré tout dans les échéanciers prévus.

Or, selon la chef de Projet Montréal, le projet de train « ne permettra pas de soulager la ligne orange » du métro et « ne constitue pas une solution » pour les résidants dans l'est de la circonscription que représente M. Trudeau - celle de Papineau - qui veulent se rendre au centre-ville.

« Nous souhaitons mettre en place le meilleur réseau de transport à Montréal, et pour ce faire, nous avons le devoir de prendre en compte les recommandations visant à améliorer le projet », a souligné Valérie Plante.

« Tout investissement massif dans le transport collectif montréalais devrait améliorer la mobilité des résidants de quartiers enclavés et présentement mal desservis, tant dans l'est que dans l'ouest de l'île. Dans son état actuel, le REM ne répond pas de façon satisfaisante à cet objectif », ajoute-t-elle.

Justin Trudeau semble avoir démontré de l'enthousiasme face au projet de train électrique de la CDPQ. En mai dernier, il disait avoir « hâte » de travailler avec la Caisse sur le projet. On ignore encore la proportion de l'argent qui sera investi par les gouvernements fédéral et provincial.

Dans sa missive, la chef de Projet Montréal demande aussi à Justin Trudeau de « moderniser les lois » pour faire face à la nouvelle réalité du commerce en ligne, qui affecte les marchands locaux.

« Lorsqu'un consommateur achète un bien ou un service chez un commerçant situé à l'extérieur de sa province, il est très difficile de percevoir les taxes de vente sur la transaction. Cette situation crée une compétition déloyale qui met en péril des dizaines de milliers de commerces montréalais et les quelque 12 000 emplois qu'ils créent », a-t-elle soutenu.