Pelles à la main, une trentaine de cyclistes motivés ont déblayé une partie de la piste cyclable du canal de Lachine, hier matin, pour réclamer un déneigement à l'année de cette infrastructure administrée par Parcs Canada.

Le maire de l'arrondissement du Sud-Ouest, Benoît Dorais, a donné son appui aux manifestants. Son administration a déjà prévu un budget de 60 000 $ pour l'entretien hivernal d'un tronçon de la piste, a indiqué la chef de cabinet, Marie Otis.

Parcs Canada dit reconnaître « l'intérêt grandissant des citoyens » pour le canal de Lachine pendant l'hiver et assure collaborer « activement à l'étude de ce projet », a indiqué la porte-parole Audrey Godin Champagne. Les organisateurs de la manifestation déplorent toutefois la lenteur des discussions entre Parcs Canada et la Ville de Montréal. « On se trouve pris dans une partie de ping-pong entre la Ville centre et Parcs Canada, qui se renvoient la balle », affirme le cycliste Renaud Gignac, qui a organisé la manifestation.

QUESTION DE POIDS

Parcs Canada évoque entre autres des enjeux « d'entretien et de sécurité » pour justifier le statu quo. Le poids de l'équipement de déneigement qui sera utilisé est un des enjeux qui font l'objet de discussions. « La machinerie ne peut pas être très lourde parce que les assises de la piste n'ont pas été conçues pour ça et qu'il faudrait plusieurs passages pour le déglaçage », précise Mme Otis.

Renaud Gignac estime que de 500 à 600 personnes continueraient à circuler à vélo sur la piste pendant l'hiver, si elle était déneigée. « C'est une piste utilisée par 5000 personnes par jour en été. Dans les pays scandinaves, on remarque un taux de poursuite de la pratique du vélo de 20 à 30 % quand les pistes sont déneigées de façon sécuritaire », dit-il.

Parcs Canada évoque aussi un risque de gel sous les viaducs pour expliquer son hésitation. « Mais selon nous, même s'il y a un peu de glace à certains endroits sur la piste, ça restera plus sécuritaire d'y circuler que n'importe où ailleurs », croit Mme Otis.

- Avec Simon Giroux, La Presse