Le maire Denis Coderre s'attend à voir le nouveau règlement de Montréal interdisant les chiens dangereux contesté devant les tribunaux, mais il prévient que son administration n'en démordra pas.

« Je sais que certains avocats salivent concernant la charte en disant qu'on n'aurait pas le droit par rapport aux antécédents criminels, mais je pense qu'on a fait nos devoirs », a-t-il dit. Cette interdiction s'impose parce que, selon lui, « le chien, on s'en sert comme arme également ».

La Presse révélait en exclusivité ce matin le contenu du règlement.

Il n'y a pas que les avocats qui risquent de s'en prendre au règlement, anticipe également le maire. « Vous allez avoir toute sorte de désinformation, de lobbys qui vont se faire aller à gauche et à droite, mais pour nous, dans la Charte des droits et libertés, la sécurité, c'est un droit aussi »

Le maire défend son règlement, estime qu'il est « équilibré ». « Ce n'est pas de l'euthanasie "at large". Si vous vous conformez aux conditions, vous allez être en mesure de conserver votre chien », a dit le maire Coderre.

Il dit agir malgré l'adoption prochaine d'une loi provinciale, estimant que l'application se fera au niveau des villes.

L'administration Coderre a voté ce matin pour adopter un nouveau règlement sur le contrôle des animaux. Celui-ci prévoit l'interdiction des chiens de « type pitbull » ainsi que ceux déclarés dangereux. Avant d'entrer en vigueur en septembre, le règlement doit encore obtenir l'approbation du conseil municipal, qui se réunit les 22 et 23 août.

Barrette salue le règlement de Montréal

Le ministre de la Santé Gaétan Barrette, qui prône l'interdiction des pitbulls, a salué le règlement concocté l'administration Coderre. « La solution de Montréal, je trouve que c'est une solution qui est très intéressante, et qui va beaucoup plus loin que le statut actuel des choses. Il y aura un débat à l'intérieur du gouvernement. Je suis, moi, évidemment, plus à un extrême (en faveur de l'interdiction, NDLR), mais je vis avec. Il y aura un consensus.

Gaétan Barrette dit avoir de sérieuses réserves quant à ceux qui invoquent la Charte des droits et libertés pour conserver leur pitbull. En point de presse, il a exprimé sa « déception sur la direction que prend ce débat-là. Quand on est rendu à assimiler littéralement les pitbulls à la Charte des droits et libertés... Ça n'a pas été prononcé, mais c'est quasiment ça.»

- Avec Tommy Chouinard