Comme le veut la tradition depuis environ 200 ans, les pompiers de Montréal ont honoré leurs confrères décédés, lors d'une cérémonie commémorative religieuse, au son de la cornemuse, dimanche matin. Aucun pompier n'est mort en service depuis 2012 sur le territoire, mais le Service de sécurité incendie Montréal (SIM) a aujourd'hui coutume de souligner le décès de ses membres, qu'ils soient encore actifs ou à la retraite.

Cette année, la commémoration a eu lieu en mémoire de 48 pompiers décédés dans les 12 derniers mois. Le prêtre Pierre Desroches, qui a célébré la messe, a souligné en faisant d'abord référence aux attentats du World Trade Center du 11 septembre 2001, « qu'il vaut mieux souffrir pour avoir fait le bien, que de souffrir en faisant le mal. » La traditionnelle communion a suivi son homélie.

L'archiviste du SIM et pompier cumulant 31 ans de service, Jean-François Courtemanche, a raconté à La Presse que les pompiers ont vécu leurs plus lourdes pertes humaines en 1932, lors de l'incendie d'un bateau en cale sèche de la Canadian Vickers dans le quartier Maisonneuve. Trois explosions sont survenues. Le chef des pompiers, Raoul Gauthier, a alors été projeté à l'eau et son corps ne fut retrouvé que quatre jours plus tard. Les trois autres pompiers décédés sont Louis DeBrienne, Lucien Hamelin et Paul Henrichon. 

« Raoul Gauthier était un ami proche du Frère André. Selon les récits de l'époque, il aurait jeté des médailles bénites à l'eau sur les lieux de l'incendie et le corps du chef des pompiers aurait remonté à la surface. On ne sait cependant pas jusqu'à quel point c'est vrai », relate M. Courtemanche.

Le dernier pompier mort en service, en 2012, est Thierry Godfrind, 39 ans. L'homme avait été écrasé par un camion du SIM qui reculait lors d'une intervention pour un chaudron oublié sur une cuisinière. La Ville de Montréal avait été blâmée par la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST) pour divers problèmes au niveau de la direction et de la formation.