La Ville de Montréal interdira les calèches cet été à Montréal, le temps de réviser les règles en place. Les 24 attelages détenant un permis ne pourront plus circuler à partir de mardi dans les rues du Vieux-Montréal cet été, une perspective qui inquiète au plus haut point les propriétaires de chevaux.

Le maire Denis Coderre a annoncé ce matin un moratoire d'un an. « Il faut protéger les chevaux », a-t-il dit. Montréal profitera de cette pause pour réécrire l'ensemble des règles en place. Les nouvelles règles seront adoptées au printemps 2017.

« Je n'étais pas satisfait de la façon dont les choses fonctionnaient. La meilleure façon est de repartir à zéro », a indiqué le maire.

Présentement, 24 calèches étaient autorisées à circuler. Leur nombre tombera à zéro cet été en vertu d'une ordonnance à paraître sous peu. Les cochers et propriétaires de calèches seront remboursés pour leur permis qu'ils avaient déjà acheté en 2016, soit 550 $ par calèche et 120 $ par cocher.

« On va professionnaliser la fonction de cocher. On va établir un centre d'interprétation [du cheval] et une écurie comme il se doit pour assurer les conditions optimales pour les chevaux », a dit le maire.

Montréal ne semble pas vouloir définitivement tourner le dos aux calèches puisque le maire a indiqué que celles-ci font partie de l'identité de la Ville. Il en avait toutefois assez des tristes histoires qui sortaient sur le traitement de ces animaux.

« On va prendre le temps de s'assurer d'avoir une vraie politique du cheval à Montréal. Les chevaux font partie prenante de l'identité de notre ville. Il faut protéger les chevaux et s'assurer que ça se fasse comme il faut. »

« Je fais quoi de mes chevaux ? »Cette nouvelle a pris par surprise les propriétaires de chevaux. Judy Walden, qui possède une calèche et deux chevaux, trouve cette décision injuste. « J'ai l'impression qu'on fait payer à tous les propriétaires pour les problèmes causés par un seul cocher. Si un taxi est impliqué dans un accident, on n'interdit pas à tous les taxis de rouler », s'indigne-t-elle.

Mme Walden se demande ce qu'il adviendra de ses bêtes, celle-ci disant ne pas avoir les moyens de les nourrir si elle est privée de revenus. « Comment je vais travailler si je n'ai pas de permis ? On va faire quoi avec les chevaux ? Au printemps, on est tous pauvres parce qu'on n'a pas fait d'argent l'hiver. Comment on garde les chevaux s'ils ne travaillent pas ? Ils vont aller à l'abattoir ? On vient de m'enlever mon gagne-pain, mon travail et la vie de mes chevaux », se désole Judy Walden.

Rappelons que la SPCA s'oppose à la présence des calèches en ville, estimant qu'ils n'y ont pas leur place. En plus du danger d'accident, la proximité des véhicules est jugée mauvaise pour ces bêtes qui inhalent leurs gaz d'échappement, irritant leurs poumons, dit l'organisation de protection des animaux.