Il n'y a plus de sursis pour le Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal. La Cour d'appel a décrété, lundi, que le Syndicat doit payer maintenant les deux millions $ en dommages punitifs qui lui ont été imposés, pour des moyens de pression illégaux tenus en décembre 2004. Les cols bleus avaient grandement retardé les opérations de déglaçage des rues et trottoirs dans l'arrondissement Ville-Marie.

Ces gestes avaient donné lieu à un recours collectif qui visait le Syndicat des cols bleus regroupés et la Ville de Montréal. La juge Danielle Grenier a accueilli le recours collectif et, après avoir perdu en appel, les deux (la Ville et les cols bleus) ont finalement été contraints de payer des dommages compensatoires à 49 personnes qui avaient subi des blessures ou des inconvénients en raison de trottoirs et chaussées glacés. De plus, le Syndicat a été condamné seul à payer deux millions en dommages punitifs. Ce type de condamnation a pour double objectif de punir et de dissuader. 

Le Syndicat s'est aussi pourvu en appel pour ces deux millions, sans succès. Il trouvait la somme élevée, et demandait maintenant de suspendre le paiement, au cas où la Cour suprême se montrerait plus réceptive. Mais la juge Marie-France Bich a conclu lundi qu'il n'y avait pas lieu d'accueillir cette demande.

Au chapitre des moyens de pression utilisés en 2004, il y a eu notamment : commencer à travailler beaucoup plus tard que prévu, chahuter, donner des coups de pied dans les portes, faire éclater des pétards, mélanger les clés des appareils de déglaçage, rapporter ceux-ci à l'atelier au moindre petit bris, intimider des contremaîtres, leur lancer des gobelets de lait dans le dos... (selon le jugement rendu en 2010 par la juge de la Cour supérieure Danielle Grenier.)