La Ville de Montréal a dévoilé ce matin les grandes lignes de son projet pour implanter 1000 véhicules électriques en libre-service d'ici 2020. En vertu de ce plan, une cinquantaine apparaîtront dès cet été dans les rues du centre-ville.

Montréal avait annoncé l'an dernier son intention de se doter d'un vaste réseau de véhicules en libre-service (VLS) électriques. Elle avait d'abord lancé un appel d'intérêt international en juin 2015 pour évaluer la réponse du marché. Six entreprises ont répondu, ce qui a permis à la métropole de peaufiner son modèle au cours de l'hiver.

La Ville déploiera ce système de façon progressive. D'abord, Montréal émettra 800 vignettes de stationnement pour tous les véhicules en libre-service, incluant ceux fonctionnant avec du carburant. Du lot, 50 devront être électriques. Elles seront concentrées au centre-ville, où les VLS n'ont pas accès présentement.

Ces vignettes numérotées « 403 » permettent aux véhicules de se garer pratiquement partout, dont dans les endroits normalement réservés aux résidants. À noter, celles-ci couvrent uniquement le territoire de la Ville de Montréal et non les 13 villes liées. Elles présentent ainsi le principal incitatif à adhérer au système puisque, sans elles, se stationner est extrêmement difficile.

Graduellement, le nombre de vignettes dédiées aux VLS électriques sera augmenté tandis que celles pour les autos fonctionnant au carburant sera réduit. C'est en modulant l'offre des vignettes que Montréal compte inciter les entreprises à miser sur les véhicules électriques.

C'est en décembre 2020 que les 1000 VLS seront tous électriques. Après cette date, les entreprises pourront continuer à utiliser des véhicules à carburant, mais celles-ci n'auront pas accès aux vignettes 403.

Dès lundi, Montréal présentera à ses élus lors du conseil municipal un projet de règlement pour confier à la ville-centre - plutôt qu'aux arrondissements - la gestion des vignettes. C'est avec ces nouveaux pouvoirs que les vignettes 403 pourront être étendues à tous les arrondissements et non pas seulement une poignée, comme en ce moment.

Pas de monopole

Les vignettes pour VLS électriques ne seront pas réservées à une seule entreprise, mais bien à toutes celles qui répondront aux critères de la Ville en fonction d'une répartition équitable. Montréal écarte ainsi l'idée de miser sur un monopole, ce qu'avait vivement craint l'opposition à la présentation du projet l'an dernier.

Parmi les critères à respecter, les compagnies devront notamment offrir un ratio minimal de 20 % de voitures quatre place, pour répondre aux besoins des familles. Montréal ne compte pas imposer de modèles de véhicule. Pas question d'imposer non plus une certaine autonomie à respecter (soit une distance que les véhicules doivent pouvoir atteindre), comme il avait d'abord été envisagé. « La seule chose qu'on demande, c'est qu'elles soient électriques », a dit le maire Coderre.

Réseau de bornes publiques

En parallèle à l'émission des vignettes, la métropole étendra son réseau de bornes de recharge. D'ici la fin 2016, Montréal prévoit faire passer son réseau de 20 bornes à 104 bornes. Elle en ajoutera ensuite environ 200 par année pour en offrir 1000 en décembre 2020.

Ces bornes seront situées sur rue à l'instar des bornes BIXI. Montréal assure qu'elles ne compliqueront pas davantage le stationnement des autres usagers de la route.

Le prix facturé aux entreprises pour avoir accès aux vignettes 403 couvrira en partie le coût d'implantation des bornes de recharge.

Deux joueurs sont déjà implantés à Montréal présentement. Car2Go dispose de 460 VLS à carburant dans la métropole. De son côté, Communauto a 250 VLS à carburant et 50 VLS électriques. Communauto a commandé 275 VLS supplémentaires, dont 25 seulement électriques. 

En implantant ce système de VLS électriques, Montréal dit vouloir atteindre son objectif de réduire de 30 % d'ici 2020 les émissions de gaz à effet de serre sur son territoire. Reste à voir l'impact que ces 1000 voitures électriques peuvent avoir alors que le parc automobile compte plus de 750 000 voitures et camions légers immatriculés seulement sur l'île. Plus d'un million d'autres véhicules se trouvent dans les couronnes nord et sud.

Le maire Coderre se dit néanmoins convaincu que l'arrivée des VLS électriques aura un impact important. « Il faut commencer quelque part. On envoie un message important en offrant un environnement propice aux véhicules électriques. » Montréal compte également électrifier ses véhicules municipaux.

Entreprises qui se sont intéressées au projet de Montréal

• Communauto

• Car2Go

• BYD (Build Your Dreams)

• Mitsubishi

• Bolloré

• ZipCar