L'interruption de près de quatre heures du service de métro sur la ligne orange mardi n'est pas représentative des progrès réalisés depuis le début de 2016, assure la Société de transport de Montréal (STM), qui dit avoir considérablement réduit le nombre d'incidents.

Le transporteur rapporte une baisse du quart des interruptions de service depuis le début de 2016. Durant le premier trimestre, la STM a ainsi recensé 216 incidents ayant forcé la suspension du service pendant de plus de 5 minutes, soit 80 de moins qu'à pareille date l'an dernier.

Ce bilan a toutefois été assombri par une longue interruption du service sur la ligne orange. Les wagons n'ont pu rouler entre les stations Berri-UQAM et Henri-Bourassa de 9h15 à 13h00 en raison d'une intervention des services d'urgence à la station Crémazie.

Cette interruption coïncidait avec la publication d'un article de La Presse qui révélait que la STM a connu une année 2015 difficile. Non seulement l'achalandage a été en baisse, mais le nombre d'interruptions de service a augmenté sur toutes les lignes de métro.

La STM s'est dite satisfaite du service de navettes mis en place pour pallier l'interruption du service sur la ligne orange. Une vingtaine d'autobus ont été détournés des lignes moins achalandées pour circuler aux 5 minutes sur la rue St-Denis. «Ça s'est fait avec beaucoup d'agilité. C'est sûr que les autobus étaient bondés, mais dans les circonstances, c'est le mieux qu'on pouvait faire», dit Luc Tremblay, directeur général de la STM.

Le transporteur dit mettre les bouchées doubles pour réduire le nombre d'interruptions causées par le comportement des usagers, ceux-ci étant responsables de la moitié des incidents forçant la suspension du service. La STM compte lancer d'ici peu une deuxième campagne de sensibilisation cette année pour inviter les usagers à la vigilance - notamment leur rappeler de ne pas retenir les portes - alors qu'elle en mène habituellement une seule. La présence de personnel sur les quais les plus problématiques sera aussi accentuée.

Installer des portes palières - mieux connues comme des portes antisuicide - est toutefois jugé trop onéreux pour le moment. Leur installation coûterait de 15 à 20 millions par station, a indiqué M. Tremblay, ce qui risque de représenter une facture de plus d'un milliard pour tout le réseau.

«C'est comme les ascenseurs. Le métro a été construit en 1966 et on n'a pas pensé en mettre à ce moment. En mettre, ce serait tout à fait possible, mais ça impose de rénover et il faudrait fermer les lignes. Ce n'est pas impossible qu'on y arrive un jour, mais c'est pas dans les priorités pour l'instant. Il y a des moyens moins chers pour réduire les interruptions causées par la clientèle», poursuit M. Tremblay.

Quant aux interruptions causées par le matériel, Luc Tremblay souligne que l'arrivée des wagons Azur risque d'améliorer la situation. Les tests menés sur le premier train mis en service ont été concluants, celui-ci n'ayant occasionné aucune interruption. Un deuxième train sera mis en service en mai.

-Avec Philippe Teisceira-Lessard