Le métro de Montréal a connu davantage d'interruptions de service en 2015 que l'année précédente, révèlent des données obtenues par La Presse en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. La Société de transport de Montréal (STM) a recensé 956 incidents ayant forcé la suspension du service pendant plus de cinq minutes, contre 902 en 2014. Signe d'une année difficile, les quatre lignes de métro ont vu le nombre d'interruptions augmenter. Explications.

RECORD SUR LA LIGNE ORANGE

Ligne la plus achalandée du réseau de la STM, la ligne orange a connu un record d'interruptions de service en 2015. Pas moins de 445 incidents ont entraîné une suspension de plus de cinq minutes, son pire résultat depuis au moins 2010. Elle a du coup ravi à la ligne verte le titre de la ligne la plus problématique. La hausse est principalement attribuable à l'augmentation des problèmes liés aux voitures, notamment l'ouverture des portes. Leurs difficultés ont expliqué 112 interruptions, contre seulement 59 en 2012. Il reste que les méfaits des usagers demeurent encore à ce jour la principale cause des interruptions.

LA LIGNE VERTE FAIT MIEUX

Si le nombre d'interruptions a augmenté en 2015 sur la ligne verte, il demeure nettement moins élevé que par le passé. Cette relative bonne performance est principalement attribuable à la baisse marquée des méfaits de la clientèle, comme les intrusions en tunnel, retenir les portes ou les crimes. En 2010, les usagers avaient provoqué 174 interruptions, contre 117 l'an dernier. La STM estime que l'ajout de personnel sur les quais, particulièrement aux heures de pointe, pourrait avoir contribué à réduire ces incidents. Si la ligne verte a connu plus d'interruptions en 2015, c'est essentiellement en raison de problèmes d'équipement et d'exploitation qui ont été plus fréquents.

PROGRESSION INQUIÉTANTE SUR LA LIGNE BLEUE

Les interruptions de service de plus de cinq minutes sont en progression constante depuis 2010 sur la ligne bleue. Leur nombre a pratiquement doublé, passant de 58 à 114 durant cette période. Cette hausse est principalement attribuable aux méfaits, le nombre de ces incidents étant passé de 11 en 2010 à 31 l'an dernier. Les problèmes d'exploitation ont aussi été plus fréquents sur cette ligne, 30 incidents ayant été recensés l'an dernier. La STM dit avoir éprouvé des problèmes d'aiguillage à la station Snowdon, ce qui a occasionné quelques incidents.

LA JAUNE LA MOINS PROBLÉMATIQUE

La plus courte et la moins achalandée, la ligne jaune est sans surprise celle qui a le moins de problèmes. La STM a recensé seulement 37 interruptions de plus de cinq minutes en 2015. C'est plus que les 26 de 2014, mais nettement moins que les 102 observées en 2012. Ce résultat de 2012 était en grande partie dû aux opérations de dynamitage pendant la construction du Centre hospitalier de l'Université de Montréal. Contrairement aux autres lignes, le principal problème est le matériel roulant.

PLUS D'INTERRUPTIONS HORS POINTE

La STM souligne que, si les interruptions ont été plus fréquentes en 2015, elles ont moins touché sa clientèle. Selon ses données, 97,7 % des usagers sont arrivés à l'heure, en hausse de 0,2 % par rapport à l'année précédente. Le transporteur explique cette augmentation de la fiabilité du service malgré une hausse des interruptions par le fait que les incidents sont davantage survenus à des périodes peu achalandées. La STM souligne également que le métro a parcouru 78,3 millions de kilomètres en 2015, soit 600 000 km de plus que l'année précédente.

LA PLAIE DES MÉFAITS VOLONTAIRES

Les « méfaits volontaires », comme les intrusions en tunnel, retenir les portes ou les crimes, demeurent la principale cause des interruptions de service, selon les données de la STM. Pour réduire ces incidents, le transporteur explique qu'il tente de sécuriser davantage les heures de pointe en augmentant la présence de son personnel sur les quais aux stations stratégiques. Les statistiques démontrent que les problèmes d'exploitation - trouble d'alimentation électrique ou ventilation, mauvaises manoeuvres du personnel - ont bondi (113 interruptions en 2015 contre 76 l'année précédente).

- Avec la collaboration de William Leclerc