Une enquête a été ouverte après l'apparition sur Internet d'une vidéo montrant des individus se promenant dans les tunnels du métro de Montréal. La diffusion de ces images moins d'une semaine après les attentats dans le métro de Bruxelles soulève d'importantes questions de sécurité des installations de la Société de transport de Montréal (STM).

Musique électronique, images fuyantes prises par des caméras corporelles: la vidéo retrace les pas d'un groupe qui s'est introduit par des canalisations dans les entrailles du métro de Montréal. La vidéo, intitulée «Lowest point in Montreal», soit le point le plus bas de Montréal, a été vue à près de 3000 reprises.

On peut notamment y voir une personne faire pirouetter une pièce pyrotechnique dans un tunnel du métro. Les intrus se sont promenés dans des corridors de service souterrains, plusieurs équipements de la STM étant visibles.

La scène semble avoir été captée durant les heures d'ouverture du métro puisqu'on peut voir des wagons circuler à proximité des intrus. À un moment, une personne à bord d'un wagon s'introduit même dans la cabine normalement réservée aux conducteurs du métro. Une employée de la STM demande à l'intrus de sortir, mais celui-ci verrouille la porte tandis que le métro quitte la station. Il s'enfuit à l'arrêt suivant, Place d'Armes, sans être embêté par la sécurité.

La STM n'a clairement pas apprécié cette intrusion. «C'est surtout dangereux et illégal. Nous investiguons présentement sur cet événement», a écrit le transporteur sur les réseaux sociaux.

Le dossier a été transféré au SPVM. «C'est dangereux pour leur propre vie et celle des autres usagers. Une enquête est en cours pour tenter d'identifier des témoins», indique l'inspectrice Carole Lalonde, chef de la section métro au SPVM. Comme le démontre la vidéo, au moins une employée a vu les intrus.

Plusieurs des gestes posés dans la vidéo sont interdits en vertu des règlements de la STM: 

• Une personne peut recevoir une amende de 500 $ si elle est prise à circuler dans les tunnels du métro «à moins d'autorisation ou sauf en cas de nécessité»;

• Transporter une pièce pyrotechnique dans le métro (ou même dans un autobus) peut valoir une amende de 200 $ à 500 $;

• Il est aussi interdit de «franchir une porte communiquant d'une voiture de métro à une autre», sous peine d'une amende de 200 $ à 500 $;

• Les personnes risquent également une amende de 150 $ à 500 $ pour s'être trouvées dans des endroits réservés au personnel de la STM ;

• Enfin, ils s'exposent à une autre amende de 75 $ à 500 $ pour avoir mis en péril la sécurité des usagers du métro.

Le SPVM est aussi à évaluer si des accusations criminelles pourraient être portées contre les intrus.

Carole Lalonde indique que ce type d'intrusion en tunnel est «très rare». La majorité des incidents concernent plutôt des gens avec des problèmes de santé mentale ou tentant de récupérer un objet tombé sur les rails.