Des enseignants et des parents de l'école Félix-Leclerc s'insurgent contre la décision de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) de réintégrer les enfants en classe jeudi matin, trois jours après la fermeture de l'école en raison de la mauvaise qualité de l'air.

La CSDM assure qu'il n'y a plus aucun danger pour les enfants et le personnel.

Un tapis de poussières potentiellement dangereuses s'est répandu dans l'école dimanche pendant des travaux de démolition d'un mur extérieur du gymnase, dans le cadre de travaux d'agrandissement. « On n'a aucune idée des risques encourus pour la santé de nos enfants. Nous sommes très inquiets. Ça fait trois jours qu'ils font le nettoyage », a dénoncé Haouaria Balghi, parent membre du conseil d'établissement, dans un point de presse organisé devant l'école primaire du quartier Côte-des-Neiges. Selon Mme Balghi, la poussière contenait de la silice, dont l'exposition prolongée peut provoquer la silicose, une grave maladie pulmonaire.

La CSDM a décrété mercredi que l'école Félix-Leclerc serait rouverte jeudi, puisqu'un récent test de la qualité de l'air s'était avéré concluant. Un deuxième test doit être effectué mercredi soir par mesure de précaution « Nous avons le plus ambitieux plan de qualité de l'air. Il n'y a pas une organisation qui suit le plus attentivement la qualité de l'air dans ses édifices. Notre plan a fait école », soutient le porte-parole Alain Perron, qui n'a pas pu confirmer que la poussière ne contenait pas de silice.

Néanmoins, parents et enseignants exigent de voir eux-mêmes ces rapports de qualité de l'air avant de réintégrer l'école. Les enseignants demandent même l'intervention immédiate d'experts de la Direction de la santé publique (DSP). « Malheureusement, il n'y a aucun prof ici qui se sent en sécurité. Nos patrons ne sont pas capables de nous rassurer, parce qu'ils ne nous donnent pas de preuve. [...] On a un grand problème de communication et de confiance malheureusement », dénonce Mouloud Djennadi, porte-parole des enseignants.

Les rapports dévoilés jeudi ou vendredi

La CSDM promet de présenter les résultats des rapports de qualité de l'air jeudi ou vendredi au personnel et au conseil d'établissement. Les experts de la DSP suivent le dossier de près depuis lundi, précise Alain Perron.  

L'école Félix-Leclerc, située au coin des rues Darlington et Van Horne, tout près de l'Université de Montréal, est en plein chantier depuis l'été 2014 en raison de travaux d'agrandissement majeurs de 8,8 millions. Le gymnase, fermé depuis un an, a fait l'objet de travaux de désamiantage l'automne dernier. « Le désamiantage a eu lieu pendant les heures de cours, les enfants étaient là. Les déchets d'amiante, bien qu'ils étaient scellés, passaient dans l'entrée de l'école. Est-ce qu'il y avait de l'amiante dans l'air? », se questionne Haouaria Balghi.

Des enfants et du personnel enseignant qui ont été en contact avec la poussière lundi matin, avant la fermeture de l'école, se demandent maintenant si cette poussière contenait des traces d'amiante. « Impossible qu'il y avait de l'amiante. Il y a eu un désamiantage complet du gymnase. Il n'y en a plus », martèle Alain Perron. Malgré tout, les risques de contamination à la silice préoccupent les parents de l'école. « Les enfants qui ont été mis en contact avec ces poussières lundi matin, ne serait-ce qu'une heure, deux heures, c'est quoi les risques qu'ils encourent? », s'inquiète Mme Balhghi.