L'administration Coderre a défendu l'introduction d'un programme de bonis aux cadres du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). L'objectif n'est pas d'augmenter le nombre de contraventions, mais d'améliorer la performance des officiers, a assuré l'élue responsable de la sécurité publique, Anie Samson.

L'introduction récente de ce programme de bonis a suscité du malaise au sein du SPVM puisque l'un des objectifs formulés aux cadres mentionne les quotas de contraventions émis par les policiers. «Nombre de constats d'infraction : établissement d'un minimum par agent», peut-on lire dans le document obtenu par certains médias, dont La Presse.

«Il n'y a pas de boni au rendement lorsqu'on donne des billets [d'infraction]. Ça fait partie d'un des 18 indicateurs [pour évaluer les cadres]», a tenté de nuancer Dider Deramond, directeur adjoint au SPVM. L'homme, qui dit avoir rédigé ces objectifs, a toutefois refusé de rendre public le document, disant qu'il relevait de la gestion interne du corps policier. Il a toutefois reconnu que les agents avaient toujours un quota à respecter.

L'administration Coderre a expliqué avoir voulu profiter des récentes négociations pour étendre aux cadres du SPVM un programme de bonis qui existait dans tous les autres services. «C'était la dernière unité de la Ville qui ne faisait pas partie de cet ensemble de cadres. Pour nous, ce qui est important, c'est lorsqu'on parle d'un cadre, qu'il ait le même niveau partout, a les mêmes obligations de performance», a indiqué Anie Samson. Le programme vise quatre grands objectifs : l'amélioration continue, le service aux citoyens, la gestion de l'absentéisme et le développement des compétences.

Anie Samson estime qu'il est important que les policiers appliquent le code de la sécurité routière pour réduire les accidents. Et qui dit appliquer le code dit donner des contraventions.

«Appliquer le code de sécurité routière fait partie intégrale du rôle d'un policier. Si tu ne veux pas faire de la sécurité routière, tu n'es pas dans la bonne job», a fait savoir Anie Samson.

L'élue a refusé de dire s'il était acceptable que les bonis aux cadres soient liés au nombre de constats d'infraction. «Les cadres sont évalués sur plein de points. Vous pointez un point, mais dans les indicateurs de performance, il y a plein de points. [...] Vous prenez la petite virgule du point noir en bas du 18e paragraphe», a-t-elle déploré.

L'administration Coderre a balayé les critiques de l'opposition en indiquant que la Commission de la sécurité publique, sur laquelle siège Projet Montréal, avait entériné ce programme de bonis. Voilà, jamais n'a-t-il été question que ceux-ci soient liés au nombre de contraventions émises par les policiers, dit l'élu Alex Norris. «Ça, c'est complètement inacceptable.»

La Fraternité des policiers de Montréal a estimé pour sa part que, en défendant le programme de bonis, l'administration Coderre avait une « position absolument indéfendable».