L'administration Coderre a décidé de répliquer de façon musclée à l'arrêt de travail illégal des cols bleus de mardi en imposant une semaine de suspension sans solde aux travailleurs qui y ont participé. Elle suspend par ailleurs sans solde la présidente Chantal Racette et les autres membres de l'exécutif du syndicat pour une période de deux mois.

Près de 2400 cols bleus travaillaient sur le quart de jour mardi dernier. La Ville est à déterminer avec précision combien se sont absentés du travail pour participer à une assemblée générale spéciale.

« Nous recommandons des sanctions sévères afin de transmettre un message clair au syndicat à l'effet que la Ville ne se laissera pas intimider et n'acceptera pas de gestes illégaux », peut-on lire dans une lettre que le directeur des relations de travail Danny Boudreault a fait parvenir jeudi au directeur général de la Ville, Alain Marcoux, et que La Presse a obtenue.

Afin de s'assurer que la Ville continue de fonctionner normalement, les suspensions des employés manuels de la Ville ne vont pas toutes s'effectuer au même moment et s'étaleront sur une période de six mois.

Chantale Racette a refusé de nous accorder une entrevue.

« Je veux rassurer tous les membres qu'on est avec eux autres et qu'on ne laissera pas tomber », a-t-elle cependant déclaré ce matin au micro de Paul Arcand. « Les hors-la-loi ce n'est pas nous autres présentement, c'est les gouvernements et les maires qui essaient de décréter nos relations de travail », a-t-elle ajouté

Les cols bleus feront-ils d'autres moyens de pression avant la fin de leur convention collective ? « C'est sûr qu'on ne restera pas les bras croisés », a-t-elle répondu. « Mais jamais, jamais on ne prendra la population en otage, parce qu'on est trop fiers d'être cols bleus. »

Mardi dernier, quelques milliers de cols bleus ont participé à une assemblée au Palais des congrès. Ceux qui s'y sont rendus pendant leurs heures de travail étaient en arrêt illégal, puisque la convention collective des cols bleus est en vigueur jusqu'en 2017. La veille, une décision rendue d'urgence par la Commission des relations de travail (CRT) les sommait de rentrer travailler.

Réactions à l'hôtel de ville

« De réagir aussi fort, ça va juste jeter de l'huile sur le feu », a réagi Luc Ferrandez, chef de l'opposition à Montréal.

« Une grève illégale n'est pas acceptable », a pour sa part dénoncé Denis Coderre devant le conseil municipal. Le maire dit vouloir « envoyer un message fort et clair que c'est tolérance zéro pour les grèves illégales ».

- Avec Pierre-André Normandin