C'est à Côte-Saint-Luc qu'on trouve, année après année, le plus bas taux de criminalité de toute l'agglomération. Et ce n'est pas un hasard, car elle a un secret bien gardé. Une spécificité locale qui la distingue de toutes les municipalités du Québec. La Presse a patrouillé avec ses policiers... qui n'en sont pas.

Le superviseur Mitchell Herf dirige sa torche vers le parc, pour s'assurer de la sécurité des environs. Un geste banal qui fait toute la différence à Côte-Saint-Luc. « Nous sommes le territoire le plus sécuritaire de l'île », explique son compagnon de patrouille, Glenn Nashen. Cet élu municipal n'est pas peu fier de cette reconnaissance, car il en est le grand responsable. Lui et son groupe de 80 bénévoles qui épaule les services d'urgence sur une base quotidienne.

Les membres de vCOP (volunteer Citizens on Patrol) sont très présents à Côte-Saint-Luc. Ils patrouillent à deux dans les rues de la ville. Ils répondent aux demandes non urgentes des citoyens. Ils font aussi du porte-à-porte pour inspecter les détecteurs de fumée grâce à une formation donnée par le Service de sécurité incendie de Montréal. Ils vont parfois même jusqu'à les installer.

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Les membres de vCOP, très présents à Côte-Saint-Luc, font aussi du porte-à-porte pour inspecter les détecteurs de fumée, allant parfois jusqu'à les installer.

Ce qui rend la patrouille citoyenne si efficace, c'est sa complémentarité avec les autres services d'urgence. On trouve là-bas un seul répartiteur, dont la tâche est de trier les appels destinés au 911 et ceux destinés au service de sécurité publique local.

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Un répartiteur a pour tâche de trier les appels destinés au 911 et ceux destinés au service de sécurité publique local.

Lorsqu'ils ne répondent pas à un appel, les patrouilleurs de vCOP font le tour de la municipalité pour s'assurer que tout va bien. Glenn Nashen et Mitchell Herf font ici la visite de la clôture du CP afin de vérifier qu'elle est bien fermée pour éviter les entrées par effraction le long de la voie ferrée.

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Lorsqu'ils ne répondent pas à un appel, les patrouilleurs de vCOP font le tour de la municipalité pour s'assurer que tout va bien.

Fondée il y a neuf ans, la patrouille citoyenne de Côte-Saint-Luc est la seule du genre au Québec. C'est Glenn Nashen (à gauche) qui a eu l'idée d'importer ce concept après une visite en Floride, à Deerfield Beach. « Notre rôle est d'observer et d'assister », dit-il.

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Fondée il y a neuf ans, la patrouille citoyenne de Côte-Saint-Luc est la seule du genre au Québec. 

Financé par la Ville, qui lui accorde 15 000 $ par année, vCOP est notamment doté de quatre minifourgonnettes. Ces dernières permettent aux bénévoles comme Lewis Cohen et Susie Schwartz de se rendre rapidement aux quatre coins de la municipalité.

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Financé par la Ville, qui lui accorde 15 000 $ par année, vCOP est notamment doté de quatre minifourgonnettes.

Les bénévoles de Citizens on Patrol sont un peu les yeux des citoyens. Ils font ainsi la liaison avec les différents services de la Ville. Comme ici, alors que Lewis Cohen signale au directeur de la sécurité publique un danger potentiel. Un rapport est ensuite rempli et envoyé aux fonctionnaires, qui décideront de la suite.

En plus des véhicules routiers, vCOP possède un parc de quatre scooters électriques et quatre vélos. Cela pour aborder plus facilement les citoyens et visiter les parcs de la ville, au besoin.

Outre leurs patrouilles quotidiennes, les bénévoles font toutes sortes de tâches. Ils livrent les paniers de nourriture aux gens dans le besoin, ils font de la sensibilisation et ils enlèvent au besoin les détritus ou autres objets qui peuvent menacer la sécurité des citoyens.

Formés pour différentes interventions, les « citoyens en patrouille » ont l'équipement nécessaire pour intervenir au besoin : cônes orange, pelles, trousse de premiers soins, défibrillateur cardiaque, etc.

« Lorsqu'ils se portent volontaires, les bénévoles s'engagent à consacrer au moins 6 heures par mois à vCOP, à raison de quarts de travail d'au moins 3 heures, explique Glenn Nashen. Certains s'en tiennent à cela, mais d'autres ont déjà plus de 500 heures à leur actif cette année. C'est eux qui choisissent quand ils veulent patrouiller, sans autre obligation. »

Les citoyens en patrouille complètent les autres services de la Ville. « Si un fil électrique se détache, par exemple, on peut demander à un bénévole de rester sur place avant qu'Hydro-Québec arrive, illustre Glenn Nashen. Ainsi, on n'occupe pas un policier pendant trois heures. C'est une utilisation optimale des services de la Ville. »