Les élus du conseil municipal de Montréal ont voté en faveur du projet de 70,4 millions pour le réaménagement du parc Jean-Drapeau, qui prévoit la transformation du parterre en amphithéâtre naturel de 65 000 places.

Le projet a été adopté ce matin au terme d'un vote dans lequel 44 élus ont voté en faveur et 18 contre. Pour justifier son opposition, Projet Montréal a soulevé plusieurs inquiétudes sur l'absence d'une analyse des retombées et de justification sur les importants changements apportés au réaménagement présenté aux élus.

Le chef de l'opposition, Luc Ferrandez, voulait convoquer la présidente du conseil d'administration du parc Jean-Drapeau, Danièle Henkel, pour qu'elle explique et justifie le nouveau projet devant les élus du conseil municipal.

Le maire Coderre n'a pas apprécié la demande, accusant Ferrandez de «mettre en doute la capacité et le professionnalisme de Mme Henkel». Le chef de l'opposition s'en est défendu, expliquant que le projet de réaménagement a considérablement changé par rapport à celui présenté publiquement en 2013 par la Société du parc Jean-Drapeau.

La première mouture prévoyait 12,5 millions pour la réfection de la Place des nations afin de rénover les six bâtiments bordant cette place. On voulait permettre d'accueillir des événements publics et privés pour générer de nouvelles sources de revenus. Le projet adopté n'y consacrera que 2 millions pour nettoyer ce site.

Le gros des investissements ira plutôt au parterre où les spectacles sont présentés. Le nouveau projet prévoit 30 millions pour agrandir le site qui deviendra un amphithéâtre naturel de 65 000 places. Le plan directeur ne prévoyait pourtant que seulement 5 millions en travaux.

Sur l'absence d'une analyse des retombées économiques dans le dossier, l'administration Coderre a affirmé que les festivals comme Osheaga, Heavy Montréal et Île Soniq généraient pour 30 millions directement et indirectement. Quant aux craintes sur le fait que ces travaux bénéficieront aux promoteurs privés, un membre de l'administration Coderre, Réal Ménard, a affirmé que les événements gratuits comme les Weekends du monde attiraient plus de gens que le festival Osheaga. Il a aussi assuré qu'«il n'y aura jamais de contrat d'exclusivité».

Sur les craintes soulevées par Projet Montréal quant à la disparition d'un milieu humide entraîné par ce projet, Réal Ménard a assuré que ce milieu est «écologiquement pauvre» puisqu'il a été aménagé artificiellement en 1990.