La firme SNC-Lavalin conteste les résultats d'une enquête du Bureau de l'inspecteur général (BIG) qui avait conclu à des manquements graves dans un chantier sous sa surveillance.

Le 22 septembre dernier, le BIG a suspendu un contrat de 3,5 millions de Demix Construction pour des travaux de planage de rue et la reconstruction de trottoirs à Montréal-Nord et Anjou.

À la suite d'une visite d'un enquêteur sur le chantier, le BIG avait estimé que l'entreprise ne prévoyait pas corriger en profondeur des lacunes observées, mais seulement en surface. L'appel d'offres et le contrat accordé à Demix pour ce projet étaient pourtant clairs et prévoyaient bien des corrections en profondeur. Le rapport d'enquête mettait SNC-Lavalin en cause puisqu'elle avait pour tâche de surveiller les travaux.

La firme de génie dément avoir mal fait son travail. Dans une contre-expertise de 50 pages, l'entreprise tente de tailler en pièces le rapport de l'inspecteur général. «Le rapport du BIG mentionne que l'entrepreneur Demix n'a pas exécuté les travaux de correction de surface à de "nombreux endroits". Or, une estimation sommaire des prétendus défauts exposés dans le rapport du BIG indique que ceux-ci couvrent environ 0,1% de la surface de la rue», écrit un ingénieur.

La réplique

Dans sa réplique, «SNC-Lavalin maintient que ses services sont de bonne qualité et considère que les allégations de manquements graves sont non fondées. Une seule visite de chantier à un moment précis, alors que notre surveillance vise des situations évolutives pour de travaux s'échelonnant parfois sur plusieurs semaines [...] ne peut être suffisante pour porter un jugement complet sur la qualité et la conformité des services de surveillance de SNC-Lavalin», écrit la firme.

Le contrat d'asphaltage de Demix a été accordé dans le cadre d'un nouveau programme de l'administration Coderre qui vise à refaire la surface des rues locales les plus mal en point à raison de 50 millions par année. Le but du Programme complémentaire de planage et de revêtement est de prolonger la durée de vie de ces rues de 7 à 12 ans.

Plusieurs entreprises réalisent les travaux dans le cadre du PCPR, mais c'est SNC-Lavalin qui assure la surveillance de tous les chantiers exécutés dans le cadre de ce programme, en vertu d'une entente-cadre de 2,97 millions.

Un mois après avoir suspendu le contrat de Demix, le BIG a annoncé qu'il en levait la suspension, estimant avoir eu les assurances nécessaires que les travaux de correction en profondeur seront réalisés.

Il reste qu'à la suite de l'enquête du BIG, la Commission permanente sur l'inspecteur général a recommandé que la surveillance des chantiers d'asphaltage actuellement en cours à Montréal soit retirée des mains de SNC-Lavalin.